La police déclare la guerre aux graffitis

| mar, 10. mar. 2015
Cinq mois d’enquête ont permis aux forces de l’ordre d’interpeller 29 prévenus, âgés de 13 à 25 ans. Les tags et les graffitis, peints illégalement dans le Grand-Fribourg, représentent des dégâts estimés à plusieurs centaines de milliers de francs.

PAR DOMINIQUE MEYLAN

Confrontée à une recrudescence des tags et des graffitis dans l’agglomération fribourgeoise, la police a pris les choses en main. Elle a présenté hier les résultats de cinq mois de travail, pendant lesquels une task force de quatre agents s’est concentrée sur ce thème. «C’est important parce que les tags représentent un facteur d’insécurité», explique le capitaine Jacques Meuwly, chef de la région centre.
Plus de 350 plaintes ont été enregistrées. Dans quelque 170 cas, les auteurs ont été retrouvés. Pour les dessins dénoncés, le montant des dégâts s’élève à plusieurs centaines de milliers de francs.
La police a mené une cinquantaine d’auditions et près de 20 perquisitions. Sur les 29 personnes interpellées, douze étaient mineures. Le plus jeune avait 13 ans et le plus âgé 25 ans. Tous sont des hommes, d’origine suisse. Il s’agit souvent d’écoliers, d’étudiants, d’apprentis ou d’artistes. Comme motivation, certains expliquent chercher une montée d’adrénaline, d’autres veulent occuper le terrain et laisser une trace. Quelques auteurs invoquent des motifs politiques.
«La partie adverse est diverse et variée», estime Jacques Meuwly. En 2013, un homme avait commis à lui seul pour plus de 100000 francs de dégâts, sans être intégré à un réseau. D’autres agissent en groupe. Le phénomène ne se limite toutefois pas aux méfaits d’une petite bande de copains.


Phénomène urbain
Les tags et les graffitis apparaissent surtout dans les zones urbaines. Le sud et le nord du canton sont beaucoup moins touchés. La police ne s’explique pas la recrudescence du phénomène. Elle constate simplement qu’il apparaît par vagues.
Aucun édifice n’échappe aux graffeurs: les inscriptions se retrouvent sur les immeubles neufs ou historiques, les arrêts de bus, les panneaux publicitaires ou routiers, les ponts ou les rames de chemin de fer. «Nous avons d’abord entrepris des recherches sur le terrain pour voir où commençaient les séries, à quelle fréquence elles apparaissaient et le nombre de signatures qu’elles présentaient», explique la caporale Corinne Overney, responsable de la task force. La police a également récolté des plaintes, organisé des surveillances et enquêté sur les réseaux sociaux.
Ce travail a porté ses fruits, selon les forces de l’ordre. «La situation se stabilise un peu, constate Jacques Meuwly. Une telle action calme un peu les ardeurs des personnes les plus actives.» Les investigations se poursuivent sur d’autres cas.


Condamnations sévères
La police a également utilisé la prévention. Elle a édité deux prospectus soulignant les conséquences des tags et des graffitis pour leurs auteurs. La loi prévoit une peine privative de liberté pouvant s’élever à cinq ans au maximum, des amendes et le remboursement des dégâts causés.
«Dans le passé, la justice a prononcé quelques condamnations sévères», rappelle Jacques Meuwly. Les personnes interpellées ces derniers mois ont été dénoncées au Tribunal des mineurs et au Ministère public, qui se détermineront sur leur sort.
Les propriétaires ont également un rôle à jouer. La police les encourage à photographier les dégâts et à porter plainte. Un nettoyage rapide peut également prévenir de nouveaux tags. Un mur vierge impose davantage de respect.

 

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