La place de jeux des Marronniers, à côté du pont de la Trême, à Bulle, laisse enfants et parents perplexes. Finis les simples toboggans et balançoires, place aux modules censés notamment développer le courage. Tous ces équipements sont l’objet de normes dûment contrôlées.
PAR CLAIRE PASQUIER
Biscornus et aventureux. Les éléments de la place de jeux des Marronniers, près du pont de la Trême, à Bulle, sont en place depuis quelque temps déjà pour le bonheur des grands, l’hésitation des petits et la perplexité des parents.
En fait, chaque module de cette place s’adresse à une tranche d’âge différente. «La plus haute tour est destinée aux 7-14 ans», explique Philippe Romanens, responsable du secteur parcs et jardins de la ville. «Les enfants ont vite compris comment jouer dessus: il s’agit d’escalader les éléments et descendre par le toboggan “nouvelle génération”, constitué uniquement de deux barres d’inox.» Le design du jeu, élaboré par l’entreprise française Husson, a d’ailleurs été créé avec l’aide de préadolescents.
Choix sur catalogue
Si le module impressionne les plus petits et suscite de la crainte chez leurs parents, Jacques Gabriel, de l’entreprise suisse revendeuse de ces modules, rassure: «L’épaisseur des sols mous est calculée en fonction de la hauteur de chute depuis les engins. Aujourd’hui, les parents craignent que leurs enfants se fassent mal. Ces jeux, plus téméraires, développent non seulement la motricité, mais aussi le courage. C’est en tombant qu’on apprend.»
Les jeux semblent avoir conquis les utilisateurs cibles. «Les grands, âgés entre six et sept ans, adorent grimper, mais on doit leur montrer l’exemple et les tenir ensuite», confie Sarime Vial, de la halte-garderie les Zoubilous. Par contre, les plus petits demeurent un brin désolés. «Pour nos enfants, de deux à quatre ans, l’ancienne place, avec le château et des jeux de motricité, était plus adaptée», déplore de son côté une éducatrice de la crèche Les Lutins.
«Notre but est de créer, en ville, des aires de jeux complémentaires, précise Pierre Pythoud, conseiller communal en charge des travaux et des équipements. On a décidé d’innover: on a des éléments d’escalade aux Marronniers et, sur la place du Jardin anglais, on trouvera des tubes pour faire passer le son et un tape-fesses.»
Lorsque le souhait de refaire une place de jeux est émis, c’est à Philippe Romanens de réaliser une présélection des éléments à installer, dans les catalogues d’entreprises spécialisées. La décision finale revient au Conseil communal. Les places de jeux de la ville de Bulle ne suivent toutefois pas toujours le même processus. Certaines peuvent être confiées aux travaux et équipements et d’autres sont sous l’égide des sports et espaces publics.
Aux normes européennes
Une constante cependant: toutes les places répondent aux normes européennes. «Les entreprises qui élaborent ces jeux paient très cher pour que leurs engins soient aux normes et ne doivent ainsi pas nous les présenter avant la vente», explique Cédric Eschmann, chef délégué du Bureau de prévention des accidents (Bpa) pour Jura -Fribourg. Ainsi, ce dernier n’a pas besoin d’intervenir dans le contrôle des installations et de l’entretien des jeux.
L’entreprise mandatée se rend une fois l’an sur les places pour contrôler les infrastructures, informe Philippe Romanens. Et lui-même effectue des contrôles périodiques. Les places de jeux des Marronniers et du Jardin anglais seront bientôt terminées. «Il ne reste plus que le sentier, en gravier stabilisé, la fontaine et les bancs à installer», conclut Philippe Romanens.
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