La Gruyère devrait compter trois corps de pompiers en 2020

| sam, 28. nov. 2015

Sans une vraie réforme, les corps de pompiers gruériens ne pourront pas répondre aux exigences cantonales en matière de sécurité. Un groupe de travail a planché pendant un an et demi, se penchant aussi bien sur le côté technique que financier. Résultat: il privilégie une variante à trois corps de pompiers, gérés de manière commune dès 2020.

Par Sophie Roulin

Une réforme plutôt que des réformettes. Le groupe de travail qui a planché sur l’avenir des corps de pompiers de la Gruyère a choisi des options qui pourront paraître drastiques à certains. «Mais des étapes intermédiaires ne seraient que des coûts supplémentaires», a défendu le préfet Patrice Borcard. Présentée aux responsables des communes et des corps de pompiers mercredi et devant la presse hier, la solution retenue propose de ramener le nombre de corps de sapeurs pompiers (CP) de 14 à 3. Une permanence de jour serait instaurée à Bulle. Elle compterait les trois commandants des CP et neuf pompiers. Avec un financement solidaire, cette solution permettrait de réduire le coût par habitant pour la majorité des communes.

«Ce projet n’est pas une version définitive, souligne le préfet. Mais le principe général est désormais connu.» Le groupe de travail a été mis sur pied en mars 2014, quand on s’est rendu compte que certains CP n’arriveraient pas à répondre aux exigences de FriFire. Cette série de normes établies par l’Etablissement cantonal des assurances (ECAB) demande, par exemple, qu’en cas d’alarme, huit sapeurs pompiers, dont un officier et quatre hommes équipés d’appareil respiratoire, soient sur place en quinze minutes.

Egalité de traitement, solidarité et équité
«L’ECAB avait donné aux CP jusqu’à la fin 2015 pour s’adapter, mais aujourd’hui seuls six des quatorze CP gruériens sont conformes à ces normes, constate le préfet. Une approche collective était donc nécessaire.» D’autant qu’en y regardant de plus près, il était évident que certains CP ne pouvaient pas y arriver. La commune de Haut-Intyamon, par exemple, aurait dû dépenser 1,35 million de francs pour se mettre à niveau. «Quand on connaît la situation financière de Haut-Intyamon, on sait que ce n’est pas envisageable.»

Constitué à la fois de conseillers communaux et de représentants des pompiers, le groupe de travail a mené ses réflexions avec un principe général qui veut que le service du feu soit un service de première urgence au même titre que les ambulances. «Or, si tous les Gruériens     payent la même som­me pour les ambulances, c’est loin d’être le cas pour le service du feu», note Patrice Borcard. Certaines communes dégagent un bénéfice sur ce service, alors que pour d’autres les coûts peuvent s’élever à 70 francs par année et par habitant. Egalité de traitement, solidarité et équité ont guidé les choix.

Permanence de jour
Autre problème à résoudre: il devient de plus en plus difficile de trouver des pompiers disponibles pour réagir aux alertes durant la journée. Une permanence offre une solution. «Aujourd’hui, notre base de travail veut qu’il faille huit minutes pour qu’un pompier arrive à la caserne, s’équipe et soit prêt à partir, explique Stéphane Giller, commandant du feu à Vuadens et membre du groupe de travail. Les sept minutes restantes doivent servir au trajet. Soit au maximum six kilomètres.» Or, si huit hommes sont prêts au départ à la caserne en permanence, les quinze minutes servent au parcours, soit douze kilomètres.

Les pompiers permanents, présents aux heures de bureau, pourraient également réaliser d’autres tâches de maintenance ou encore effectuer les contrôles indispensables à l’obtention d’un permis d’habiter ou d’exploiter. «Ce serait eux aussi qui interviendraient en cas d’alerte, ajoute Stéphane Giller. Ce qui éviterait de mobiliser des pompiers une heure ou deux pour des fausses alarmes.» La nuit et les week-ends, le service serait assuré par un système de milice tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec trois CP.

Le groupe de travail s’est également penché sur le financement de cette structure. «Il paraît évident que les communes ayant investi pour se mettre à jour ne pâtissent pas du nouveau système», fait remarquer Nicolas Pasquier, conseiller communal du Pâquier et membre du groupe de travail. Une location des locaux et des véhicules entrerait dans les calculs. Un pot commun, alimenté par les taxes uniformisées, serait aussi créé afin de financer l’ensemble. «Le déficit serait, le cas échéant, réparti sur l’ensemble des communes par le biais d’une clé de répartition déjà utilisée pour d’autres services intercommunaux.» Plutôt que de fonder une nouvelle association intercommunale, la gestion de ce service serait confiée au Réseau santé et social, qui en a été informé jeudi lors de son assemblée des délégués.

Quid du calendrier? Patrice Borcard entend obtenir une détermination des communes en janvier. «En cas de non, il existe une possibilité que le préfet contraigne le ou les récalcitrantes», indique-t-il. Ce n’est évidemment pas la solution privilégiée pour faire avancer ce type de projet.» Ensuite, un comité de pilotage sera constitué. «C’est un immense boulot, avec des constructions, des mises à niveau de bâtiments et de règlements, etc.», ajoute le préfet. Un travail qui devrait être mené au cours de la prochaine législature et donc terminé en 2020.

Commentaires

Et pourquoi pas 3 corps de pompiers pour tout le canton?

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