Le travail maintenant, le chrono plus tard

| sam, 16. Jan. 2016

Voilà quatre mois naissait à Bulle le 27e Centre régional de performance du pays. Président de Ski-Romand, Frédéric Koehn est satisfait des débuts et se réjouit de la «fraîcheur» des jeunes athlètes. La structure sport-études privilégie l’intégrité physique des skieurs avant les résultats sur la piste.

PAR QUENTIN DOUSSE

Ils se prénomment Alexis, Pierre, Jean ou Loïc. Leurs noms sont encore inconnus du grand public. Mais ces quatre-là n’aspirent qu’à une chose: s’en faire un, de nom et surgir, un jour, du portillon de départ de la mythique descente du Lauberhorn, qui se déroule aujourd’hui à Wengen (BE). Le circuit de la Coupe du monde constitue d’ailleurs un rêve commun qui ne s’offrira qu’aux plus talentueux. Ou aux plus besogneux, c’est selon. Pour y parvenir, Alexis, Pierre, Jean ou Loïc doivent fonder des bases solides, techniques comme physiques, pour gravir les échelons les uns après les autres. Car ces quatre-là, comme seize autres de leurs «collègues» du Centre régional de performance (CRP) à Bulle, se battent aujourd’hui dans les catégories U16 et se rendront ce week-end aux Diablerets, pour un Grand Prix Migros, plutôt qu’à Wengen. Mais déjà, ils s’entraînent ardemment pour l’atteindre, ce lointain objectif du Cirque blanc.
Leur espace de travail? Le nouveau Centre régional de performance, ouvert l’été dernier à Bulle. Pour vingt espoirs romands, issus de la génération 2000-2002, le premier semestre s’est avéré chargé. Non seulement au niveau scolaire, mais également en entraînements. Portée par l’association Ski-romand, la nouvelle structure de sport-études a traversé ses quatre premiers mois d’existence sans réel accroc. Le président Frédéric Koehn se dit «satisfait» à l’heure de dresser un bilan intermédiaire. «Les jeunes ont eu besoin d’un temps d’adaptation pour prendre le rythme et se familiariser à la structure, admet le résident de Pully. Mais on sent une émulation vers le haut et de la solidarité dans ce groupe intercantonal. Une chose nous a toutefois frappés: ils sont plus frais que les années précédentes. Tant sur le plan physique que mental.»


Par petits groupes
La méthode dictée par Aurélie Tarenne, l’entraîneur en charge de la condition physique, n’est pas étrangère à cette fraîcheur indispensable pour briller en compétition. «Très proche des athlètes, Aurélie se rend compte en permanence de leur fatigue. Ce qui lui permet de doser au mieux les charges.» L’autre aspect prôné par le Centre régional de performance concerne l’individualisation des séances d’entraînement, rendue possible grâce à la collaboration des milieux scolaires fréquentés par les vingt athlètes. «Ils ont souvent pu travailler par groupe de deux ou trois», précise Frédéric Koehn. Ce contexte favorable à la performance n’est pas pour déplaire Serge Allemand, coordinateur de la relève U16 à Swiss-Ski. «Un CRP comme celui de Bulle joue un rôle clair dans la progression des jeunes. Hormis l’avantage de la proximité pour s’entraîner, cette structure a permis à ces sportifs d’officialiser leur statut. Cela favorise également leurs études.»  
En parallèle des entraînements, les courses étaient, bien évidemment, aux rendez-vous. Et ce, malgré la pénurie de neige. Avant Noël à Laax (GR) s’est déroulée la première confrontation nationale pour les catégories U16, la deuxième se tenant le 30 janvier à Hoch-Ybrig (AG). Mais au CRP, le résultat n’est pas érigé en seule obsession, bien qu’il fournisse des indications de forme ou de talent. «Le plus important aujourd’hui, c’est leur progression et leur intégrité physique, reprend  le président de Ski-Romand. Quant aux performances pures, elles seront importantes dans cinq ans. Pas maintenant.»


Un bagage complet
La perspective chiffrée, elle, concerne plutôt le nombre d’athlètes capables de gravir la marche suivante, l’un des trois Centre national de performance (CNP). Dont l’un se situe à Brigue. «Nous avons toutes nos chances d’atteindre le but de cinq à six skieurs, souffle Frédéric Koehn. Mais surtout, nous voulons leur fournir un bagage complet au moment où ils s’élanceront en courses FIS.»
Pour les talents en devenir, rien de tel que de s’inspirer des meilleurs skieurs du pays. Comme est en passe de le devenir la slalomeuse villardoue Charlotte Chable (onze départs en Coupe du monde), par ailleurs sœur de Loïc, l’un des athlètes de la structure gruérienne. «Pour eux, Charlotte est autant un exemple qu’une locomotive, ajoute Frédéric Koehn. Si tous ne toucheront pas à l’élite mondiale, ils doivent avoir conscience d’être dans le plan de marche pour réussir.»

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