Hier, la 10e édition du Comptoir gruérien a ouvert ses portes. Deux kilomètres dédiés aux affaires et aux contacts. Invité surprise, Yann Lambiel a allumé la salle.
PAR JEAN GODEL
A 10 h pile, Cédric Yerly, le directeur du Comptoir gruérien dixième du nom, prenait la parole pour l’unique et (très) bref discours de toute la cérémonie d’ouverture, hier matin à Espace Gruyère. Un discours qui s’en est tenu aux stricts remerciements d’usage. Assurément, ce Comptoir est «différent», ne serait-ce que par le laconisme de ses officiels.
Ainsi que Cédric Yerly l’a rappelé, la manifestation sait cultiver «les éléments qui font son succès» depuis 1987. Et en premier lieu, l’esprit de rencontre: «Le Comptoir gruérien est le lieu de rassemblement intergénérationnel de toute une région.»
Démonstration dès le couper de ruban par les officiels: Maurice Ropraz, président du Conseil d’Etat et «cascadeur en chef» du Comptoir – il s’était cassé la jambe lors d’une descente en tyrolienne en 2005 – et Bruno Boschung, président du Grand Conseil. Avec eux, les représentants des hôtes d’honneur: Albert Michel, président-fondateur du Comptoir gruérien, sa «figure emblématique», selon Cédric Yerly, Patricia Rüf, membre du conseil d’administration de Liebherr International et petite-fille du fondateur Hans Liebherr, Mathieu Jaton, directeur du Montreux Jazz Festival, et Isabelle Raboud-Schüle, directrice du Musée gruérien.
Montreux Jazz, «the place to be»
Sitôt le ruban coupé sous une avalanche de confettis, la caravane a déambulé le long du parcours de près de deux kilomètres. Avec une première halte apéro assez tardive, à vrai dire. Car l’essentiel est bien sûr ailleurs, dans les innombrables poignées de mains et autres rencontres entre acteurs économiques de la région, d’un stand à l’autre. C’est là le cœur de métier du Comptoir et cela saute aux yeux.
Parmi les exposants, le bar du Montreux Jazz Festival sera à coup sûr the place to be de cette édition: sis dans la halle Despond, à deux pas de la salle de concerts, il semble avoir toujours été là, chaleureux et accueillant en diable.
Liebherr fait aussi très fort, tant dans la sobriété du design, blanc immaculé, que dans la monstruosité des moteurs exposés, notamment cet exemplaire de ceux dont la chaleur est récupérée, dans la zone de Planchy, par la centrale de chauffage à distance de Gesa. L’énergéticien a d’ailleurs conçu son stand en complémentarité de celui de Liebherr, juste en face.
Le parcours, qui défie le sens de l’orientation le plus aigu, aligne les stands, certains de facture très classique et visiblement axés sur la vente, les autres – les plus nombreux – conçus dans les moindres détails pour attirer le regard et marquer les esprits. Le monde se numérise, mais au Comptoir, l’humain fait de la résistance.
Yann, Christian et l’hélico
Pas plus de discours au repas officiel, mais un film retraçant l’aventure de la manifestation bulloise, avec le regard un brin attendri de ses pères fondateurs et un patchwork d’images d’époque montrant la formidable réussite de cette grande place du village gruérien.
Enfin, hier, la cerise est arrivée juste avant le gâteau (en l’occurrence, des meringues à la crème double): au grand étonnement des invités, l’imitateur Yann Lambiel a déboulé sur scène pour quarante minutes d’un show épatant. Savait-il seulement qu’au moment où il parodiait Christian Constantin, l’original, venu en hélicoptère, se trouvait à quelques mètres de là, dans la cuisine de son copain Pierrot Ayer… Tout le Comptoir, ça. ■
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