Nancy Huston
LÈVRES DE PIERRE
Actes Sud, 240 pages
A priori, l’idée paraît saugrenue, tant Pol Pot et Nancy Huston semblent éloignés. Dans Lèvres de pierre, l’auteure canadienne ose toutefois non pas le rapprochement, mais le parallèle entre la jeunesse de Saloth Sâr – qui deviendra le sanguinaire dictateur du Cambodge – et ses propres années de formation. En avançant entre violence et révolte, du Canada à New York puis à Paris, la jeune femme se dirige vers le militantisme, le féminisme radical, l’écriture.
Pour évoquer le tyran, Nancy Huston adopte un «tu» troublant, alors que, en seconde partie, elle use de son double littéraire, cette Dorrit qui apparaît déjà dans Bad girl (2014), autre texte autobiographique. Un saisissant vertige naît de cette double trajectoire, de ces moments où…