Je pose mon oreille…
… sous le tilleul. Vénérable. Trois cents ans d’âge. Quelle aubaine! Il va y en avoir des anecdotes à entendre. J’écoute, j’écoute et j’écoute. Mes oreilles se tendent vers son tronc éléphantesque situé derrière moi. J’aimerais recevoir tous les sons qu’il a imprimés, les gargouillements du marais qui recouvrait la plaine des Marches, l’orgie vocale des batraciens qui s’égosillaient durant les grandes chaleurs, les gradations de vrombissements des nuées d’insectes, la symphonie des oiseaux. Les cris d’amour divers et enflammés des mammifères qui vivent encore au pied de la Dent-de-Broc.
Comme je n’entends rien, j’essaie la fréquence de la chapelle voisine: les prières, les chants, les homélies, les pas des boiteux, l’amas des vœux prononcés dans les cœurs, les…