Avec Gil, la compagnie Boréale signe un spectacle plein de tendresse. Cohérent et sans fioriture inutile.
C’est un monde gris, froid, où les cris s’étouffent, où les pas ne peuvent résonner sur le sol capitonné. Un monde instable, mouvant, où l’on peine à se tenir droit. Gilbert Rembrandt, 8 ans, y est placé de force: «Je suis ici à cause de ce que j’ai fait à Jessica Renton», lance-t-il d’emblée face au public. Un acte forcément très grave, donc. Les spectateurs de Gil (tiré de Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué), que la compagnie Boréale présente à Nuithonie, le découvriront à la fin. Avec une impression de «c’était seulement ça?» Dans ce terne univers d’institution psychiatrique, Gil s’évade par ses rêves et ses souvenirs, qui surgissent, colorés, pétillants, à l’arrière, derrière…