Les limaces ont leur bergère

jeu, 28. mai. 2020

Je pose mon oreille…

… sur le ventre du vieux jardin. Quand le monde sort, s’évade, s’élance sur les possibles, je reste scotchée sur le nombril du vieux jardin. Il glougloute. Je le jure, il glougloute. C’est un son bas.

Je ne sais plus sortir du vieux jardin. Son ventre est dans cette racine. Elle affleure dans l’herbe coupée. Est-ce la racine du cerisier, du saule pleureur? De petits champignons, alignés droit dans le vent, me l’ont signalée l’an passé. Mais je n’avais jamais pris le temps d’y coller mon oreille. A plat ventre dans le jardin, je ne suis pas déçue. Mon oreille se fond dans la dureté de son bois, elle se prend dans la masse sonore du ronron terrestre.

C’est une obsession. Je reviens sans cesse vers ce nombril. Matin et soir. Comme à la chasse aux limaces. Matin et soir.…

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