Dernier épisode de notre série estivale sur les œuvres et les mouvements nés à la suite de crises: à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le néoréalisme italien témoigne de la douleur d’un pays en ruine et bouleverse le cinéma.
ÉRIC BULLIARD
Rome a été libérée il y a quelques mois à peine. En cet hiver 1944, un tournage mythique débute dans la capitale traumatisée. Les Alle - mands occupent encore le nord du pays quand Roberto Rossellini, en récupérant des bouts de pellicule de-ci de-là, réalise un des films les plus marquants de l’histoire du cinéma.
Rome ville ouverte est une rupture: après les années de propagande mussolinienne (Rossellini lui-même y a participé), après la légèreté des films dits «des téléphones blancs», le cinéma italien se penche sur la réalité. Celle de la rue,…