Je pose mon oreille...
...sur un champ. Un champ de blé. Il est si doré que je ne peux l’éviter. Le chant du champ, une ondulation maîtrisée, entre le cliquetis du maïs et le bruissement des herbes sèches. Il s’apprécie sous une tranche de soleil franc, à quelques jours du mûrissement, avant l’éclatement. Avant les mâchoires voraces de la moissonneuse-batteuse. Là, ce sera une autre musique, régulière, efficace, entre ferrailles et pistons. Quelle folie les moissons! Chaque étape à la main, quand les machines à moteur n’occupaient pas le cerveau humain, avec les animaux et les outils pour seules aides. Même si les outils étaient ingénieux, il en fallait de la main-d’œuvre pour récolter les grains. Et de la patience.
Si on tend bien l’oreille dans la région de Sâles, les chants des…