Je pose mon oreille…
… sur la ligne fine d’une ronce qui ploie sous le poids de la neige. Elle n’a pas l’air bien vieille, je me demande ce qu’elle a à dire. Je crois que je l’entends siffler. Soufflersiffler serait plus approprié, avec un drôle de rythme, très incertain. Neige, froid, vent. A-t-elle les bronches prises? J’écoute plus attentivement, les variations sont nombreuses, à se demander s’il n’y a pas un chœur qui chantonne dans une vibration qui sonne, à mes yeux, maigrelette.
Pourquoi une vibration si discrète? Peutêtre que la ronce préfère laisser tranquille les peuples de la forêt, les vivants comme les moins vivants (on pressent le cortège des affamés qui se rendaient au couvent pour y chercher nourriture de l’âme et nourriture solide. Je suis sur le sentier des Pauvres qui…