Février 2021, la campagne bat son plein, dans les circonstances que l’on connaît: ni poignée de main, ni sourire en coin (peu visible avec un masque), ni tisane au troquet du coin pour débattre de la verdure qui fait défaut alors que les grues par contre… Non, faire campagne en 2021, c’est spécial. Il n’est pas question ici de se plaindre alors que des centaines de personnes luttent pour leur vie et que des milliers d’autres se débattent pour leur survie. Là n’est pas le sujet. Faire campagne, en 2021, c’est être présent sur les réseaux sociaux. «Il faut», «tu dois», «t’as pas ta page?» Alors oui, j’ai ma page, mon compte privé, mon Instagram, mon LinkedIn. Mais je ne serre pas de mains. Je lis, j’observe, je poste. Et là, parfois, dans ce méandre de commentaires et autres litanies, je m’interroge: est-ce que Michel aurait vraiment dit ça à Sophie s’il avait été en face d’elle? Et Shannon, elle aurait réellement partagé de vive voix avec ses amies cette théorie complotiste qui veut qu’avec le vaccin, «j’te jure, ils t’implantent une puce pour savoir ce que tu fais». Rien n’est moins sûr, quoi que… Février 2021, à Bulle, le citoyen et la citoyenne peuvent voter (par correspondance, c’est préférable). Ils ne craignent pas qu’un illuminé coiffé de cornes ne s’empare de l’Hôtel de Ville. Non, à Bulle, en février 2021, seul le taureau a des cornes. A quelques exceptions près, chaque citoyen et chaque citoyenne ont le droit d’élire et, par cet acte, de donner leur avis autrement qu’en postant des inepties sans fondement sur les réseaux sociaux. Un ami m’a dit un jour qu’on pouvait être d’accord de ne pas être d’accord. La formule est jolie certes, mais elle devrait prendre plus de sens. Car faire campagne, c’est faire de la politique. Et faire de la politique, c’est être d’accord sur des désaccords. Pas besoin de le cracher sur les touches de son clavier, il suffit de prendre ses bulletins de vote et d’y exprimer ses choix. Simplement. Maxime Pasquier, candidat PDC-Le Centre au Conseil communal de Bulle