Avec l’arrivée prochaine d’un nouveau pôle commercial dans la nouvelle gare et de l’avancée du e-commerce, il est légitime de se demander si une transformation de la Grand-Rue en zone piétonne, associée à une baisse notable des places de parc, serait vraiment un atout pour les commerces du centre historique bullois. Certes, on peut comprendre l’attrait d’une rue piétonne agréable, un jour d’été, pour le client non pressé. Mais malheureusement, avec les horaires à respecter au quotidien et de surcroît un jour de météo défavorable, les grandes surfaces, où les places de parc sont nombreuses et gratuites, attireront toujours la clientèle en recherche d’optimisation de son temps d’achat et de confort d’accès. Ainsi, une Grand-Rue piétonne ne fera qu’amplifier une inégalité de concurrence déjà présente entre les commerces du centre-ville et ceux de la périphérie. D’autre part, si l’on veut comparer la viabilité entre les rues piétonnes existantes situées dans d’autres villes, il faut aussi tenir compte de leur environnement spécifique, en matière
de voies d’accès et d’offres de stationnement en proximité. A Fribourg par exemple, la rue de Romont bénéficie de la présence d’un grand Manor moderne, associé à un parking sou­terrain intégré. Dans ce contexte, la proposition d’adapter la Grand-Rue, l’artère principale de notre ville, en sens unique apporte une solution pragmatique adaptée. La mise en place du parcage en épis sur une seule rangée apporte par ailleurs une amélio­ration de la sécurité. Cette adaptation à coût moindre donne aussi l’opportunité de favoriser la mobilité douce par l’amé­nagement de pistes cyclables et de rendre les terrasses plus conviviales.
La survie des petits commerces du centre-ville ainsi que le maintien des places de travail de ces PME méritent bien une réflexion approfondie et une adaptation pragmatique raisonnée au-delà du slogan électoral opportuniste. Christian Chassot, Bulle