A propos de la démolition prévue d’un immeuble à La Tour-de-Trême.
Il était une fois à La Tour-de-Trême, impasse des Erables 7, un petit immeuble. Grâce aux loyers raisonnables, il abritait essentiellement des couples de retraités, aux revenus modestes. L’emplacement était idéal. Loin des bruits de la route cantonale, à deux pas de la forêt de Bouleyres et même entouré de verdure. Mais oui, il existe encore à La Tour-de-Trême des pelouses avec des arbres et même un banc! Je vous laisse imaginer le luxe de pouvoir s’asseoir sur un banc, sous un cerisier et apprécier le chant des oiseaux. Vous y êtes? Le paradis à quelques marches d’escalier, ça existe encore, sans prendre l’avion. Enfin, je devrais plutôt dire, ça existait… Car nous y voilà, un beau matin de janvier, je découvre des gabarits tout autour de l’immeuble, englobant les arbres et la pelouse. Les promoteurs n’ont pas pu résister. L’immeuble va être détruit, les locataires délogés. Notre amertume et notre colère viennent du fait que l’annonce de cette démolition a été quelque peu brutale! Être avertis d’une mise à l’enquête directement par des poses de gabarits (n.d.l.r.: l’annonce est parue dans la Feuille officielle), sans information écrite ou orale auparavant, est-ce légal? Est-ce moral? Nous éprouvons également de la tristesse en constatant que le béton grignote chaque jour la ville de Bulle et son agglomération, au profit des «prédateurs» à deux pattes, sans états d’âme et sans empathie, apparemment bien plus féroces que les prédateurs à quatre pattes, à ailes ou à nageoires.
Et que dire de tous ces appartements neufs, à des prix inaccessibles, qui sont vides? Odette et Albert Noth, La Tour-de-Trême