Comme tous les cinq ans en période électorale, l’importance de la culture revient en force, tous partis confondus… Il faut plus de culture, un accès plus large, plus de moyens financiers… De jolis slogans!
Dans la théorie, des arguments auxquels je souscris bien entendu à 100%. Dans la réalité, ce discours est toujours aussi peu productif. Bien entendu, depuis le début des années 1990, beaucoup de choses ont vu le jour, se sont développées. Mais comme nous sommes partis tout au bas de l’échelle, nous sommes toujours malheureusement très en retard par rapport à d’autres villes de Suisse romande.
Et lorsque j’ai vu l’appel d’offres pour le poste de directeur du Musée gruérien et de patron de la culture bulloise, je n’ai pu m’empêcher de me dire qu’encore une fois on donnait dans la demi-mesure, dans l’économie de budget! Cela fait plus de trente ans que j’essaie modestement d’apporter ma pierre à l’édifice comme d’autres acteurs culturels de cette ville. Mais le constat est toujours le même: «Cela ne va déjà pas trop mal, l’offre culturelle est bien présente et si on peut faire avec un minimum d’engagement financier et humain, c’est très bien.» La saison culturelle CO2 fonctionne avec 1,2 poste plein-temps (en comparaison, une salle de même type emploie entre quatre et six personnes), les Francomanias avec 0,5 poste, Ebullition avec beaucoup de bénévolat et l’Opéra des champs avec des passionnés… Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. Alors de grâce, cher.e.s politicien.ne.s, ne vous contentez pas de mettre la culture en exergue uniquement dans vos programmes de campagne pour l’oublier dans un coin durant votre législature et la faire ressurgir dans cinq ans. Les intentions ne sont pas suffisantes, il faut agir concrètement. Et dans la période que nous traversons, c’est encore plus primordial.
Dominique Rime, directeur artistique de la saison culturelle CO2, Bulle