Le tourisme d’achat renforcé?

Ce lecteur s’interroge sur un effet de la votation du 13 juin.
 

L’initiative «Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse» propose d’interdire l’importation à des fins commerciales de produits contenant des pesticides de synthèse. Cette clause, sans doute ajoutée afin de donner un sentiment d’équité entre les produits agricoles indigènes et importés, semble tout à fait respectable. En effet, l’initiative dite «Eau propre» et également soumise au peuple le 13 juin ne prend pas cette peine. Je m’interroge néanmoins sur les conséquences économiques d’une telle disposition. Selon un article paru dans La Vie économique, le volume du tourisme d’achat pour 2020 s’élève à 6 milliards de francs. Le différentiel de prix entre les denrées alimentaires commercialisées en Suisse et celles proposées à l’étranger étant déjà important, il ne fera que s’aggraver si cette initiative est acceptée. Les productions biologiques requièrent plus de main-d’œuvre et coûtent donc plus cher au final et la bourse du consommateur reste prépondérante dans de nombreux cas lorsqu’il s’agit de faire les courses. Par conséquent, le tourisme d’achat s’en trouvera renforcé avec les nuisances inhérentes: perte de recettes fiscales via la TVA; hausse du trafic routier et, à terme, des pertes d’emploi pour les personnes des points de vente déjà mises sous pression par l’e-commerce. Je comprends et partage la volonté de cette initiative. Qui voudrait retrouver des pesticides dans son assiette? Mais la préservation de nos sols doit se faire de concert avec notre économie et non contre elle. Bernard Bapst, député, syndic d’Hauteville
 

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