Une «réalisation impossible»

A propos des deux initiatives antipesticides.

Autrefois, nombre de nos ancêtres s’adonnaient à l’agriculture. Aujourd’hui, un très petit pourcentage de gens vivent encore de ce travail. Dans cette profession, il ne faut pas trop compter ses heures. Durs, donc, le travail de la terre et les soins aux animaux. Si le nombre d’agriculteurs se réduit de jour en jour, la motivation à cette pratique tient plus de la vocation que de l’exercice d’une profession ordinaire. Que dire alors du surcroît de difficultés qu’introduisent les exigences des deux initiatives «Eau potable propre» et «Production sans pesticide»? Il est certes souhaitable et logique qu’on arrive aux objectifs voulus par les initiatives. Mais la rigueur des formulations, exigences de qualité et de délai, rendent leur réalisation impossible. Les résultats de production seraient déplorables assurément si ces initiatives passent l’examen des électeurs.
Dans notre consommation ordinaire, on trouve des produits sans défaut, fruits et légumes protégés par des moyens qu’on avait confiés à la sagacité de nos chimistes, moyens mis ensuite à la disposition des producteurs. Les rendements sont devenus acceptables. Une décision abrupte pénalisant les conditions de production ne pourrait que nuire au rendement du travail et mener le pays à la dépendance de l’étranger. L’exemple aujourd’hui de la betterave sucrière en est une démonstration criarde. La coupe immédiate du recours à un produit phytosanitaire a fait chuter radicalement la production de sucre. La Suisse n’assure plus l’autonomie de sa consommation. Des cultivateurs commencent à se détourner de cette production. Ne risque-t-on pas de redonner à nos paysages une allure quasi sauvage si l’on persiste à contraindre nos agriculteurs à des pratiques certes plus naturelles mais moins rentables? Voulons-nous ainsi voir plus de jachères en plaine et quasi que des forêts en montagne? Trouvera-t-on encore des gens qui voudront bien se vouer, se dévouer à la culture de notre sol et aux soins de nos animaux? Je vous invite donc à voter non, le 13 juin, aux deux initiatives phytos extrêmes. Pierre Cottier, ancien conseiller communal et député, Bulle
 

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