A propos des initiatives sur les pesticides.
Les deux initiatives portant sur l’utilisation de produits phytosanitaires, soumises au peuple le 13 juin, demandent le bannissement de molécules de synthèse pour la protection des végétaux en Suisse, soit de manière indirecte pour l’initiative dite «Eau propre» via une restriction de l’accès aux paiements directs, soit par l’interdiction pure et simple dans le cas de l’initiative «Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse». Alors que le dérèglement climatique semble favoriser l’émergence de ravageurs et de maladies, il paraît surprenant de vouloir priver nos paysans de moyens de lutte et de production efficaces. En effet, le déficit de production indigène devra être comblé par une hausse des importations et du tourisme d’achat. Nos paysans, déjà soumis à de fortes pressions des marchés, verraient alors leurs effectifs s’effondrer en raison des produits agricoles étrangers moins coûteux. Selon le rapport agricole 2019 du canton de Fribourg, plus de 19% de la population était employée dans la filière agroalimentaire. Qu’adviendrait-il de ces emplois en cas de oui? Faudrait-il massivement importer des matières premières pour maintenir ces emplois? A l’heure où les autorités rêvent que le canton de Fribourg devienne le leader de l’agroalimentaire en Suisse, il convient tout d’abord de préserver notre agriculture et notre économie, avant de procéder aux investissements faramineux projetés par nos autorités. Une transition écologique vers des méthodes de production impactant moins notre environnement ne peut avoir lieu que s’il existe une agriculture n’étant pas réduite au rang d’activité accessoire. Afin de préserver notre économie en ces temps par ailleurs troublés par la pandémie, je voterai deux fois non à ces initiatives extrêmes.
Sébastien Bossel, conseiller général bullois et vice-président de l’UDC Fribourg