Le procès de la Gruérienne de 28 ans accusée d’assassinat sur une fillette de deux ans et demi s’est poursuivi mardi. Durant toute la journée, quatre experts ont livré leurs analyses. Tant sur l’ADN retrouvé sur le corps de la victime et que sur les nombreuses ecchymoses observées quelques heures après son décès à Vuadens.

A ce propos, les scientifiques ont livré de nombreux détails glaçants. Selon Tony Fracasso, responsable de l’équipe du centre universitaire romand de médecine légale, trente zones d’impact ont été observées. «Ce qui ne signifie pas qu’elle ait reçu 30 coups. L’auteur a pu en donner davantage.» La tête de la fillette a été particulièrement touchée, avec 22 zones d’impact. «Il s’agit d’une agression brutale.»

Après avoir été frappée, vraisemblablement par les mains de l’auteur du crime, la victime a été asphyxiée. «A ce moment-là, la petite fille était consciente, car on a observé des signes de lutte», poursuit Tony Fracasso. Il évoque pour preuve une mèche de ses cheveux retrouvée dans sa bouche. «Certainement que cette mèche s’est arrachée lorsque la victime a tenté de se défendre.»

Selon les scientifiques, de l’ADN de la prévenue a été retrouvé sur le pull de la victime. Celui de son père, qui a découvert le corps le lendemain matin, aussi. Responsable de l'Unité de génétique forensique de Lausanne, Vincent Castella a expliqué que l'ADN de l'accusée aurait très pu se retrouver à cet endroit même si elle n’était pas entrée dans la chambre de la malheureuse. «Si des personnes vivent sous le même toit, on s’attend à observer des transferts directs et indirects d’ADN.»

Le procès se poursuit mercredi avec le réquisitoire du Ministère public et les plaidoiries. VAC