Une époque formidable
Michel Houellebecq profère parfois des bêtises, mais il lui arrive d’avoir raison. Assez souvent, même. Au début de la pandémie, alors que des rêveurs béats pensaient que «le monde d’après» serait parsemé de petites fleurs bleues, de paix, d’amour et de bols chantants, l’écrivain annonçait: «Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde; ce sera le même, en un peu pire.» Ces derniers jours, nous avons compris que le «un peu» était de trop.
Aux analyses géopolitiques de cette guerre contre l’Ukraine s’ajoutent sans doute des explications psychologiques. Le besoin de grandeur, par exemple, pour citer un titre de Ramuz, qui n’a rien demandé et qui n’a rien à voir. Ou la volonté de puissance, pour reprendre cette fois-ci Nietzsche, qui n’a…