Une époque formidable
En 1937, pour dénoncer l’horreur de la guerre d’Espagne, Pablo Picasso peint Guernica. Zola, pour défendre le capitaine Dreyfus, a écrit J’accuse. En 1862, révolté par la pauvreté en France, Victor Hugo écrit LesMisérables. Trente ans plus tôt, contre la peine de mort, il avait publié Le dernier jour d’un condamné. Quand la plume n’a plus suffi, il s’est engagé en politique, a siégé à l’assemblée nationale et payé ses combats d’un long exil.
Ces géants, comme bien d’autres, ont utilisé l’art comme moyen de lutte. Aujourd’hui, de jeunes gens croient utile de s’attaquer à l’art pour soutenir leur cause. Noble cause, évidemment, pas question de remettre ici en doute le bienfondé de leur message. Mais comment peuvent-ils imaginer une seule seconde que balancer de la…