Avec Crépuscule, l’écrivain français Philippe Claudel continue de fouiller la nature humaine jusqu’aux tréfonds les plus noirs. Comme Les âmes grises ou Le rapport de Brodeck, son roman vibre d’une impressionnante force tranquille.
ÉRIC BULLIARD
Il aurait pu en tirer un banal polar, miser sur le suspense en multipliant les fausses pistes et les rebondissements. Un polar historique, puisque ce meurtre se déroule à une époque où l’on se déplaçait à cheval, où le réseau des chemins de fer était «encore embryonnaire». Vers la fin du XIXe siècle, par là. Le lieu aussi reste indéterminé. Quelque part vers l’Est, dans un pays où «tout est rugueux et primaire», un «trou du cul du monde» où l’hiver paraît sans fin. Nous sommes dans une petite ville de l’Empire et un curé est retrouvé assassiné.
Oui,…