Je pose mon oreille…
… sur la dernière des Mohicans, une touffe de jonquilles, isolée dans une clairière. Je suis revenue sur les bords de la Neirigue. Je l’avais déjà aperçue, cette touffe, je n’en croyais pas mes yeux, elle était là au milieu du pré, ses feuilles groupées, sans fleurs encore.
Quinze jours plus tard, les fleurs sont sorties, elles ont pris un coup de neige, mais ne demandent qu’à se relever. Elles me font penser à ces jonquilles qui fleurissaient à Montsofloz, au-dessus de La Roche. Elles ont tapissé les prés avant de disparaître. Les dernières dont je connaissais l’emplacement ont été recouvertes par des constructions. Je revois la tête d’un connaisseur des lieux: il n’arrivait pas à croire que cette nuée jaune, vue au temps de son enfance, ait disparu en si peu de…