PAR ÉRIC BULLIARD
Toute la vérité, rien que la vérité?
ANATOMIE D’UNE CHUTE. D’emblée, rien ne va. Tout paraît bancal, dans ce chalet des Alpes françaises où une célèbre écrivaine allemande reçoit une étudiante venue l’interviewer. Une balle roule au bas d’un escalier vertigineux, Sandra Voyter refuse de répondre aux questions et préfère s’intéresser à la jeune femme, une musique assourdissante vient perturber l’entretien, les cadrages étranges se succèdent. Une tension malsaine s’installe dès ces premières minutes et ne faiblira pas, tout au long des plus de deux heures trente d’Anatomie d’une chute.
Palme d’or à Cannes, le film de Justine Triet prend en effet son temps pour révéler toute sa densité et sa richesse. Certes, parfois, la réalisatrice de Sibyl donne l’impression d’en faire un…