Je pose mon oreille…
… sur une petite classe d’anémones sylvies. Elles me regardent, l’œil ouvert, avec ce côté tout frais, tout naïf face à leur nouvelle existence. Elles n’ont que quelques jours, et là, au pied d’une haie, elles profitent de la lumière du soleil pour s’ouvrir, tendues vers la vie.
La nuit et les jours de pluie, elles se ferment. Elles sont comme ça, économes. Elles tiennent au chaud le pollen. Et quand la lumière revient, elles s’ouvrent et, dans un même élan, suivent le soleil. Hypnotisées.
Ce ballet nous échappe parce que nous ne faisons que passer. Incroyable comme nous ne faisons que passer si près de la beauté sans la remarquer. Alors que ces fleurs de la famille des renoncules sont la délicatesse même. Elles sont de nature si fine dans leur simplicité, si…