Je pose mon oreille…
le choix est trop immense. Entre l’aspérule odorante, le bleu pimpant des myosotis, la couche de pollen qui enfarine les feuilles, les touffes de renoncules blanches, je suis scotchée par chaque nouvelle découverte. Sans compter les quelques plants de bourrache qui poussent dans un bouquet d’orties. Je me demande bien ce qu’ils fabriquent à la lisière de cette forêt, non loin du camping de Sorens. De quel jardin se sont-ils échappés?
Dire que la terre était toute nue quand je suis passée ici cet hiver. Dire qu’elle contenait l’embryon de cette vie. C’est fou quand on y pense. Mais y pense-t-on?
Je pourrais encore citer le cerfeuil que j’ai croisé sous un épicéa et même des orchidées qui, avec leurs petites silhouettes violettes, colorent les verts d’une des dernières…