VALLÉE DU PETIT-MONT. Les nuages jouaient à cachecache avec le soleil déclinant. Le ciel déroulait un ballet rythmé par le vent, auquel se mêlait le vibrato du violoncelle. Elle jouait, assise sur son tabou ret, sous la surveillance des Gastlosen, le Chalet du Soldat en ligne de mire. Même les vaches semblaient avoir interrompu leurs activités de ruminantes. Elles admiraient le spectacle, bercées par cette voix si fragile et si puissante à la fois.

La violoncelliste semblait communiquer avec le paysage. Les montagnes lui offraient un écho quasi mystique. Les notes rebondissaient contre les parois abruptes des Sattelspitze, parfois accompagnées du cri d’un chocard. Ce petit bout de femme nous reconnectait à la quintessence de ce qui nous poussait, sans cesse, à retourner arpenter les…