Je pose mon oreille…
… sur un rumex. Il est seul au milieu d’un champ de trèfles où abondent les sauterelles. Je n’en reviens pas de ce foisonnement. Chacun de mes pas déclenche une cascade de bonds. Je suis transportée dans mon enfance. Les sauterelles y étaient omniprésentes. Jamais je n’aurais imaginé que cela changerait. La nature semblait éternelle.
Sur les hauts de Sommentier, les stridulations des insectes couvrent les heures qui s’éteignent. Le soir approche. Quel contraste avec la balade du jour d’avant. Dans un autre champ, quelque part en Gruyère, il n’y avait rien, pas âme qui vive. Juste de la terre et de l’herbe alignée. Pourquoi est-ce qu’on ne récompense pas les champs qui abritent les sauterelles? Un franc par densité de mille sauterelles?
C’est fou ça, de penser toujours à…