PAR VALENTIN CASTELLA
Romain Sottas est un homme tendu, mais heureux. Dès aujourd’hui, le cavalier de Marsens va participer au 52e Concours hippique international de Genève. Auteur d’une magnifique saison, Romain Sottas, qui officie dans le commerce de chevaux avec son père Christian, a logiquement reçu une wild card pour tenter sa chance à Genève. Il revient sur cet événement.
Romain Sottas, vous serez à Palexpo dans quelques heures. La pression commence-t-elle à monter?
Oui, gentiment. Car je n’ai pas l’habitude de participer à ce genre d’événement. Il est donc normal de cogiter un peu. Je réfléchis à tout ce que je dois faire avant d’arriver à Genève, à ce que je devrai faire là-bas. Je visionne également d’anciens parcours que j’ai effectués cette saison pour voir ce que j’ai fait de bien ou de mal. D’une manière générale, je me sens bien dans ma tête. Et mes chevaux sont également en pleine forme. Tous ces éléments sont importants. Mais l’état d’esprit du moment présent, lorsque tu te retrouves dans l’arène, est l’aspect le plus important, celui qui te permettra de faire un bon résultat.
Votre qualification pour le CHI de Genève conclut cette saison en beauté…
Oui, c’est vrai que j’ai réalisé de bons résultats en 2012 en me hissant sur le podium de plusieurs épreuves nationales, tout en parvenant à me distinguer hors des frontières helvétiques. J’ai pu atteindre tous les objectifs que je m’étais fixés. A savoir progresser pour me rapprocher de l’équipe de Suisse.
Vous en êtes encore loin?
Il n’y a pas de miracle. Pour se distinguer parmi tous ces excellents cavaliers, il faut avoir la chance de monter un «avion de chasse». De mon côté, mes chevaux sont encore jeunes. Il faudra donc attendre encore quelques années avant d’arriver à m’immiscer en équipe nationale. J’espère avoir ma chance dans deux ans. Jusque-là, je vais continuer à travailler dur. Les résultats enregistrés cette saison m’ont, certes, surpris en bien. Mais c’est surtout grâce au travail que je suis parvenu à recevoir une invitation pour Palexpo.
Le fait de concourir à Genève vous permettra-t-il de montrer que vous faites partie des prétendants?
Bien sûr. Monter à Genève avec les meilleurs cavaliers est déjà un immense pas en-avant pour moi au niveau sportif. De plus, ce concours, qui est le numéro un dans le monde en indoor, constitue une incroyable vitrine. Si je réalise des résultats encourageants, les sélectionneurs vont peut-être penser à moi. Et puis, Palexpo pourrait également me permettre de me faire remarquer par un sponsor ou un mécène. Par contre, en cas de mauvaises prestations, cette soudaine exposition pourrait se retourner contre moi.
Aurez-vous l’occasion de concurrencer les meilleurs cavaliers du moment?
Il existe encore un réel écart entre eux et les concurrents de mon niveau. Le premier saut se situe au niveau de la qualité des chevaux. Je monterai Wolf et Cornet's Hope, âgés respectivement de 10 et 8 ans. Ce sont des chevaux qui manquent encore de maturité, alors que les meilleurs bénéficient des plus belles montures. Il existe également un écart au niveau de l’expérience. L’âge idéal pour s’illustrer se situe entre 30 et 45 ans. Ces personnes-là bénéficient d’une immense expérience par rapport à moi, qui n’ai que 24 ans. Ils savent parfaitement gérer ce genre de concours. Mon objectif est donc simplement de bien figurer lors de chacune de mes sorties.
Avec la présence de Christina Liebherr, vous serez deux Gruériens présents à Genève. Allez-vous lui demander quelques conseils?
Le monde de l’équitation n’est pas grand et on connaît vite beaucoup de monde. Chacun est toujours prêt à aider un autre concurrent, essentiellement lors de la reconnaissance du tracé. Même si on garde ses petits secrets. Christina est une cavalière dont je suis très proche. Elle va certainement me donner quelques petites astuces pour bien gérer ces quelques jours.
-----------------------
Une incroyable palette de cavaliers
La 52e édition du Concours international de Genève promet d’être spectaculaire. En effet, dès ce matin et jusqu’à dimanche, tous les meilleurs cavaliers du monde seront au rendez-vous à Palexpo. Une participation digne d’une olympiade qui confirme bien le titre officieux de concours indoor le plus important du monde.
L’équipe de Suisse, emmenée par le médaillé d’or à Londres Steve Guerdat, pourrait faire bonne figure. Car le Jurassien sera accompagné par Christina Liebherr, l’ancien champion d’Europe et numéro un mondial Pius Schwizer et les «Londoniens» Paul Estermann, Werner Muff et Clarissa Crotta.
L’armada helvétique devra toutefois faire face à une magnifique concurrence, puisque les dix meilleurs cavaliers du moment seront au rendez-vous. Il s’agit de Kevin Staut (France), Pénélope Leprevost (France), Roger-Yves Bost (France), Christian Ahlmann (Allemagne), Marcus Ehning (Allemagne), Marco Kutscher (Allemagne), Edwina Tops-Alexander (Australie) et Rolf-Göran Bengtsson (Suède). Sans oublier tous ces grands noms que sont Ludger Beerbaum (Allemagne), Meredith Michaels-Beerbaum (Allemagne), Michael Whitaker (Grande-Bretagne), Scott Brash (Grande-Bretagne), Ben Maher (Grande-Bretagne), Philippe Lejeune (Belgique), Rodrigo Pessoa (Brésil) et le vainqueur de l’édition 2001 Alvaro Miranda de Neto (Brésil). Bref, une palette incroyable qui réunira des champions olympiques, des champions du monde et des champions continentaux.
Cette 52e édition commence ce matin pour se terminer dimanche en fin d’après-midi. Chaque journée réservera son lot de concours importants. A retenir spécialement le Credit Suisse Grand Prix (préqualificatif pour la finale de dimanche, Romain Sottas ne pourra pas y participer) le jeudi, la 12e finale top 10 Rolex (compétition disputée entre les dix cavaliers les mieux classés actuellement) le vendredi et, bien sûr, la grande finale de dimanche, agendée à 14 h 15. A noter encore qu’un hommage à Steve Guerdat sera rendu le jeudi à 21 h 30. Informations supplémentaires sur le site www.chi-geneve.ch. VAC
Ajouter un commentaire