Le petit jeune est revenu plus aguerri

| jeu, 17. oct. 2013
Enfant du club, Killian Mottet a retrouvé sa glace cette saison. Aligné en 4e ligne, l’ancien buteur de LNB doit apprendre à défendre. Un apprentissage facilité par les excellents résultats des Dragons.

PAR VALENTIN CASTELLA


L’histoire est belle. Le jeune Killian Mottet avait trois ans lorsqu’il a suivi les traces de son père en enfilant pour la
première fois le maillot de Fribourg-Gottéron. Fils de Jean-Jacques, artisan de la désor­mais légendaire promotion en LNA en 1980, l’attaquant a aujourd’hui sa place dans une équipe qui a également pour objectif d’entrer dans la légende en remportant le premier titre de champion de Suisse de son histoire.
Un tel dénouement serait une belle récompense pour le Fribourgeois de 22 ans, lui qui n’a pas suivi le cursus classique des hockeyeurs du club. Figurant parmi les plus doués de sa génération en juniors en compagnie des Sandro Brügger, Romain Loeffel ou Anthony Huguenin, il a rapidement intégré l’équipe fanion et c’est à 18 ans qu’il a disputé son premier match, lors de la saison 2009/2010. «C’était à Davos et l’équipe venait de perdre sept matches consécutifs, se souvient-il. Dans le car, j’avais été impressionné par le silence. Personne ne disait un mot.»


Le bémol lausannois
Promis à un bel avenir, celui qui a disputé 18 rencontres cette année-là a pourtant dû faire ses premières armes durant trois saisons à l’échelon inférieur. En LNB, il a porté les couleurs de Sierre, Lausanne et Ajoie. «La première saison s’est bien passée. J’ai beaucoup joué. Puis, à Lausanne, j’ai connu un départ difficile et je n’ai pas réussi à faire mes preuves. Je n’ai d’ailleurs même pas joué en play-off. Et puis, un jour, on m’a téléphoné pour me dire que le club ne voulait plus de moi, que j’allais être transféré. Je vivais ma première saison en tant que professionnel et je me suis vraiment rendu compte de la réalité de cet univers.»


Une saison sur un nuage
Durant l’été 2012, Killian Mottet a donc été contraint de rejoindre Ajoie. Un pas en arrière pour celui qui avait comme ambition de retrouver l’élite nationale. Mais cette étape lui a permis d’effectuer un saut immense au niveau de la progression. Dans le Jura, l’attaquant a explosé, en inscrivant la bagatelle de 30 buts et 37 assists, play-off compris. «Je ne m’attendais pas à marquer autant. Mais je me sentais bien dans ma peau. Le club et l’entraîneur avaient confiance en moi.»
Des statistiques qui ne sont pas passées inaperçues, puis­qu’il a été appelé, grâce à la magie de la licence B, par Hans Kossmann lors des derniers play-off disputés par Fribourg-Gottéron. Celui qui avait été viré par Lausanne en LNB s’est ainsi retrouvé sur la glace, moins d’une année plus tard, lors du sixième acte de la finale face à Berne. «Une petite revanche et un souvenir incroyable», sourit-il en repensant à ce destin qui joue parfois des tours inattendus.
Convaincu, Hans Kossmann a proposé à Killian Mottet de poursuivre l’aventure à la BCF Arena. «Mon rêve a toujours été de jouer à Fribourg. Mais, contrairement à d’autres, j’ai dû franchir différentes étapes.»


Progresser défensivement
Cette saison, il est aligné en quatrième ligne. Un rôle nouveau pour celui qui se définit plutôt comme un buteur. «D’un côté, c’est frustrant, car j’aimerais, comme tout le monde, figurer en première ou en deuxième ligne. Mais j’aime ce poste, car il me permet de progresser défensivement. Un secteur que je dois encore beaucoup travailler, d’autant plus que je n’ai pas le gabarit requis pour ce rôle (n.d.l.r.: 177 cm, 77 kg).»
Le 28 septembre dernier face à Genève-Servette, Killian Mottet a toutefois réussi à inscrire un but. Son premier, cinq ans après ses débuts en LNA. «Cette réussite a été un soulagement. Je l’attendais depuis si longtemps», sourit-il. Le premier d’une longue série? L’attaquant l’espère, même s’il est bien conscient que sa mission actuellement est de défendre. Son alignement en power-play et ses percées effectuées tout en vitesse et en technique lui permettront peut-être de redevenir le buteur qu’il était la saison dernière.

 

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La machine est lancée
Sept succès lors des huit dernières rondes du championnat. La période que vit actuellement Fribourg-Gottéron est faste. Encore mardi soir face à Berne, les hommes d’Hans Kossmann ont fait preuve d’une solidité qui force le respect, même s’il est vrai que les champions en titre peinent cet automne. «Les premiers matches ne se sont pas passés comme prévu, se souvient Killian Mottet. Mais nous savions que la roue allait bien finir par tourner et que la malchance ne pouvait pas nous poursuivre toute la saison.»
La roue a bien tourné et la machine fribourgeoise s’est mise en route, avec le succès qu’on lui connaît. «Une rencontre comme celle de mardi face à Berne est un bon exemple de ce que nous devons continuer à faire. Etre solide défensivement et marquer quand il le faut. Et puis, nous avons également effectué une belle prestation au niveau du jeu de passe et de la vitesse. Si nous évoluons le plus souvent possible de cette manière, il sera très difficile de nous contrer.»
Demain face à Lausanne
Vendredi soir, Killian Mottet et sa bande iront à Lausanne défier une formation en pleine confiance après un début de championnat réussi et un succès probant cette semaine lors du derby face à Genève-Servette. «Nous allons affronter la meilleure défense du groupe et nous devons respecter cette équipe. Mais, si nous évoluons comme nous le savons, nous avons les moyens de gagner pour la cinquième fois consécutivement et de continuer sur notre bonne lancée.» vac

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