Par Valentin Castella
La semaine dernière, Anthony Huguenin avait en poche des billets qui lui ouvraient les portes du Masters de Londres. Alors qu’il s’apprêtait à traverser la Manche, l’appel de l’entraîneur de l’équipe nationale Sean Simpson a bouleversé ses plans. Il a été convoqué pour la première fois à ce niveau pour participer à la Deutschland Cup. «Une invitation qui ne se refuse pas», sourit-il.
Auteur de deux assists lors de cette campagne, le défenseur offensif originaire du Val-de-Travers (23 ans) a ainsi confirmé tout le bien que le monde du hockey suisse pense de lui. Il a également poursuivi son ascension, lui qui a toujours suivi une progression linéaire, passant de La Chaux-de-Fonds en LNB à Bienne, un club luttant pour son maintien en LNA, avant de découvrir une grosse écurie à Fribourg.
Anthony Huguenin, comment s’est déroulée cette semaine avec l’équipe nationale?
J’ai d’abord été très étonné d’avoir été convoqué. Comme c’était une première, je ne savais pas à quoi m’attendre. Et j’ai découvert un groupe sans tension. J’ai eu la chance de me retrouver souvent sur la glace, même lors des situations spéciales. C’était une belle expérience.
Une aventure qui vous a donné envie de retrouver ce groupe au plus vite?
Je n’ai joué que trois matches et je sais que j’ai été appelé pour remplacer des joueurs blessés. Donc je ne m’emballe pas, d’autant plus que nous vivons une année olympique et que beaucoup de bons défenseurs se retrouvent dans cette équipe. Je ne me fais pas d’illusion.
Vous pourrez ainsi vous concentrer sur vos performances avec Fribourg-Gottéron. D’ailleurs, comment jugez-vous vos débuts?
A la fin de la saison dernière, j’avais le choix entre plusieurs clubs, dont Berne et Genève. J’ai pris l’option fribourgeoise car, ici, on essaie de bien jouer, de construire à chaque fois. Je savais que le défi était de taille, car de nombreux excellents défenseurs sont présents dans l’effectif. Je n’étais pas certain de jouer. Finalement, mon début de saison s’est bien passé. Maintenant, j’avoue que je connais un petit passage à vide.
Pourquoi cela ne tourne-t-il pas aussi bien qu’auparavant?
En ce moment, je manque de confiance en moi. Celle qui vous permet de faire les choses plus proprement et les bons choix. Heureusement, mon séjour avec l’équipe de Suisse m’a permis de changer d’air. J’espère que ça ira mieux désormais.
Lorsqu’on observe votre carrière, on a l’impression que tout a été bien réfléchi…
Jusqu’à présent, c’est vrai que j’ai eu de la chance. Je me suis retrouvé en LNB à défen-dre les couleurs de ma ville, La Chaux-de-Fonds, à seule-ment 16 ans. C’était quelque chose d’énorme. Puis, j’aurais pu aller dans un grand club de LNA. Mais je n’aurais peut-être pas joué. J’ai préféré signer à Bienne, là où j’imaginais bénéficier de temps de jeu. Là-bas, j’ai évolué aux côtés de Martin Steinegger. J’ai beaucoup appris grâce à lui. Et puis, à Fribourg, j’ai découvert un club qui souhaite jouer le haut du tableau. Un club où, il faut le dire, l’ambiance est incroyable. Je n’avais jamais connu ça auparavant. Pour le moment, c’est vrai que mes choix ont été bons selon moi. Je remercie d’ailleurs mon père et mon agent, qui m’ont toujours bien conseillé. Maintenant, tout peut aller très vite dans le hockey. Mais, pour le moment, je me sens bien ici.
En cas de succès demain face à Davos, vous avez l’occasion de prendre la tête du championnat...
C’est sûr que ça fait toujours plaisir de se retrouver premiers du classement, d’autant plus que nous avons vécu un début de saison plutôt compliqué. Mais cette rencontre sera difficile, tout comme celle de samedi à Bienne. Aujourd’hui, il n’est facile de gagner face à aucune équipe du championnat. Au lieu de faire des plans et de voir trop loin, nous devons simplement nous concentrer sur notre jeu et être tous à 100%.
Ajouter un commentaire