Helbling: «L’important, ce sont les réactions»

| mar, 10. déc. 2013
Deuxiè­mes du classement, les Fribourgeois gagnent, mais pas toujours avec brio. Le nouveau défenseur évoque ses débuts fribourgeois. Pour l’entraîneur-assistant René Matte, des progrès sont indispensables.

PAR THIBAUD GUISAN

A 32 ans, Timo Helbling a perdu sa première dent. Comme quoi on peut être un routinier et encore vivre des premières sur la glace. «Ce sont les risques du métier, sourit le défenseur de Gottéron. Jusqu’à présent, j’avais eu de la chance. J’ai été voir un dentiste dimanche. J’irai poser une couronne lundi prochain.»
Timo Helbling n’a pas seulement reçu le puck en plein visage, samedi à Ambri. Il a aussi marqué son troisième but de la saison – en power-play – et participé à offrir au gardien Benjamin Conz son premier blanchissage de la saison. Le succès 2-0 est précieux, après deux défaites d’affilée à domicile et des succès pas toujours convaincants. «Cette victoire est importante pour la confiance de toute l’équipe, reconnaît le défenseur arrivé de Zoug cet été. Nous n’étions pas contents de nos dernières performances. Nous avons montré une réaction.»


Abplanalp sur la touche
Point noir: Gottéron a perdu Marc Abplanalp. Le défenseur a été touché au ménisque d’un genou à Ambri. Il sera opéré aujourd’hui. «Il a été victime d’un check, ça a craqué, informe René Matte, l’entraîneur-assistant. Il faudra tabler sur une absence de trois à quatre semaines.»
Pour le reste, Gottéron, qui s’en va à Davos ce soir, reste deuxième du classement. Pas de quoi s’affoler. Pour la manière, le tableau est plus nuancé. Particulièrement sur le plan défensif.
Les joueurs de Saint-Léonard laissent parfois le désagréable sentiment qu’ils ont besoin de petits électrochocs pour montrer leur meilleur visage. Et surtout resserrer leur arrière-garde. La défaite de vendredi contre Bienne (5-2) était une de ces alertes. «Le plus important, ce sont les réactions, plaide Timo Helbling. C’est ça qui montre les équipes à succès: savoir se remettre sur les bons rails après une mauvaise passe. L’important dans une saison est de trouver une bonne balance. De livrer de très bonnes performances, mais aussi de ne pas tomber trop bas quand on est dans un creux.»
Appel au calme donc. Mais avec la conscience qu’il faudra faire plus. Particulièrement, en défense. «L’équipe est talentueuse. Ce qui nous manque le plus souvent, c’est de la cons­tance sur soixante minute. On commet des erreurs individuel­les et on a des pertes de puck qui offrent des buts à l’adversaire. Quand on mène au score, par exemple 4-1 ou 5-1, on devrait jouer de manière propre et dur pour tenir un score. On en est capables. Mais parfois on est trop passifs et on finit par gagner 6-4.»
Timo Helbling, dont le parcours de hockeyeur est passé par l’Amérique du Nord (dont 11 matches de NHL), s’attend à des matches de plus en plus serrés. «Il va y avoir des combats durs, contre des équipes qui veulent se qualifier pour les play-off. Nous avons l’avantage de ne pas avoir cette pression. Ce sera de bons tests.»


«Pas seulement des checks»
Loin d’être (encore) un renfort décisif, le défenseur se dit à l’image de son équipe. «Je dois être plus constant.» L’homme vient de purger un match de suspension pour avoir été renvoyé à deux reprises aux vestiaires. «Ça fait évidemment beaucoup de minutes de pénalité. Mais je n’écope pas souvent de deux minutes pour accrocher ou obstruction. Je me déplace assez bien sur la glace. Après, si un de mes coéquipiers est agressé, j’ai un rôle protecteur. C’est dans la nature d’un défenseur et ça fait partie de mon jeu.»
Son jeu dur, Timo Helbling (190 cm pour 100 kg) le revendique. «Mais jouer dur, ce n’est pas seulement faire de gros checks. C’est aussi mettre de la pression avec sa canne sur un adversaire qui a le puck.
Finalement, tout le monde doit être agressif. Mais un Bykov sera différemment agressif que moi.»

 

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«La onzième défense à domicile»
Fribourg-Gottéron a encaissé 84 buts depuis le début de la saison. Soit une moyenne de 2,8 par match: c’est trop pour une équipe de tête du classement. Après trente rencontres – il en reste vingt en saison régulière – les Fribourgeois possèdent la sixième défense du championnat. Le point avec l’entraîneur-assistant René Matte, responsable des défenseurs.

René Matte, vous êtes responsable des défenseurs. La perméabilité de Gottéron vous inquiète-t-elle?
Oui, c’est une préoccupation des entraîneurs en général et pas seulement de l’entraîneur-assistant. Car l’offensive s’élabore à cinq joueurs, au même titre qu’on défend à cinq.


Encaisser près de trois buts par match, c’est beaucoup…
La défense n’est pas ce qu’elle était l’an passé. On en est conscients. La saison dernière, on a terminé avec la deuxiè­me meilleure défense de la saison régulière. On a amélioré notre secteur offensif. On est peut-être un peu trop axés sur l’attaque, surtout à la maison. La preuve: à domicile, on est la onzième défense du championnat (n.d.l.r.: 50 buts encaissés en 16 rencontres, soit une moyenne de 3,12)! Seul Rapperswil fait moins bien. Par contre, à l’extérieur, on possède la deuxiè­me défense (n.d.l.r.: 34 buts en 14 matches, moyenne de 2,42).

Comment expliquer ce phénomène?
C’est un ensemble de facteurs. Mais à la maison, on a tendance à trop s’emballer devant l’enthousiasme de nos fans. Et on sort des plans de match.

Une équipe expérimentée, prétendante au titre, devrait gérer ce paramètre, non?
Ce n’est pas une question d’expérience. Mais une question d’être plus discipliné. Il faut avoir la bonne mentalité et penser à gagner des matches 3-1 ou 3-2 et non 6-4. A l’extérieur, on joue de manière plus simple et plus concentrée. On essaie moins de faire le spectacle.

Où est le problème sur la glace?
Les attaquants adverses on trop d’espace, particulièrement en zone neutre. C’est le seul moyen d’éliminer les situations de surnombres et le nombre de shoots adverses. Contrairement à l’an dernier, la défense est moins capable de fermer le jeu à la ligne bleue.

On a l’impression que l’équipe a besoin de bonnes claques pour qu’elle se pousse à se dépasser. On pense à la défaite subie vendredi à domicile contre Bienne ou à celle concédée à Genève 5-3, alors qu’elle menait 3-0 après deux tiers…
Une chose est sûre: de telles défaites  remettent les choses en place.

Il y a donc du travail en perspective?
En effet. L’avantage est qu’il est plus facile de s’améliorer défensivement qu’offensivement. Lors des derniers play-off, il nous a parfois manqué ce but qui aurait pu tuer l’adversaire. Ça, c’est compliqué à travailler. Pour défendre, par contre, il n’y a pas besoin de talent. Il faut de l’engagement et un bon positionnement.

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