La fièvre du Mondial 2014 s’invite sur les terrasses

| sam, 10. mai. 2014
Autorisées, les retransmissions en plein air ont tenté trois établissements du centre-ville de Bulle. Des mesures seront imposées pour limiter les nuisances sonores. Aucune démarche auprès de la FIFA n’est nécessaire.

PAR JEAN GODEL

Les Fribourgeois pourront goûter aux joies de la Coupe du monde de football sur les terrasses. Ils ont de la chance: à Genève, comme l’a révélé hier la Tribune de Genève, ce sera interdit. Il y a déjà assez de nuisances sonores comme ça, argumente la cité de Calvin. Surtout que, décalage horaire avec le Brésil oblige, les parties se prolongeront tard dans la nuit.
A Fribourg, la Conférence des préfets, la police cantonale et le Service de la police du commerce s’étaient déjà entendus pour uniformiser les pratiques (La Gruyère du 22 mars). Leurs directives sont disponibles sur internet. Ainsi, pour les établissements qui restent dans le cadre de leur patente, rien ne change. Si ce n’est une autorisation exceptionnelle de fermer à 1 h (au lieu de minuit). Pour toute nouvelle prolongation, une autorisation est nécessaire.


Trois sites en ville de Bulle
Pour diffuser des matches en extérieur, la pratique devait encore être précisée. Plusieurs séances ont eu lieu pour aboutir à une solution contentant toutes les parties. Au final, les enseignes candidates doivent obtenir une autorisation ad hoc, la patente K Mondial 2014. En ville de Bulle, trois établissements l’ont demandée – et obtenue: le Déco B’Art, le Buro et la Potinière. Le préfet Patrice Borcard confirme la leur avoir déjà accordée, après le préavis positif de la commune: «Il y avait urgence pour ces établissements qui doivent commander du matériel de projection.» Quelques demandes doivent encore être traitées. Elles émanent du boulodrome du Terraillet à Bulle, d’un établissement à Charmey ainsi que de deux ou trois buvettes pour lesquelles quelques problèmes restent à régler.
En Glâne, le préfet Willy Schorderet n’a enregistré pour l’heure aucune demande de diffusion en plein air. Mais la porte reste ouverte, admet-il, même si le délai de soixante jours avant le début de la manifestation est passé. En Veveyse, une demande est en cours de traitement, émanant du FC Attalens, dans le cadre de ses 80 ans.
Des conditions sont posées. D’abord, aucun match ne pourra être diffusé en plein air après minuit. Et en cas de prolongation et de séance de tirs au but d’une partie ayant débuté à 22 h? «On ne va pas finasser, concède Patrice Borcard. Les matches pourront se terminer, même après minuit.» La commune de Bulle a donné son aval. Sage décision: faire rentrer les spectateurs en plein match serait problématique – et pas moins bruyant.
En outre, un service de sécurité doit être mis en place pour éviter tout débordement et faire en sorte que les gens quittent la place dans l’ordre. Enfin, au coup de sifflet final, les écrans devront être éteints illico et les terrasses rangées.
Reste qu’en début de Coupe du monde, des matches commenceront à minuit: ceux-ci ne pourront être diffusés qu’à l’intérieur des établissements et  des autorisations d’ouverture jusqu’à 3 h devront être obtenues. Enfin, portes et fenêtres seront fermées et les clients ne pourront sortir que pour fumer, sans verre à la main.


Pas d’alcool fort
A l’extérieur, la vente de boissons distillées, premix et autres alcopops sera interdite. Et au moins trois minérales moins chères que les boissons alcoolisées devront être proposées.
Patron du Déco B’Art, Roger Overney se dit très satisfait: «Le préfet a traité tout le monde à la même enseigne.» Lui posera son écran dans une remorque garée sur la place du Marché. Elle n’ouvrira que pour la retransmission des matches.
Quant au Buro, il installera le projecteur dans un gros cube posé sur le parking adjacent: celui-ci étant privé, il a en outre fallu obtenir l’autorisation de son propriétaire, explique Gilles Ancion, directeur. Pour éviter tout problème, le Buro vendra les boissons dans des gobelets consignés en plastique. La Potinière posera, elle, un simple écran sur sa terrasse.
Reste la question des manifestations spontanées de joie à l’issue des matches – doux euphémisme pour les concerts de klaxons dans une foule en délire: une tolérance d’une heure après la fin des matches a été fixée. Tolérance zéro en revanche pour les comportements à risque: les plus disproportionnés seront dénoncés et poursuivis pénalement, avertissent les autorités.

 

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La SUISA oui, la FIFA non
En matière de droits de diffusion, l’arrêté du Tribunal administratif fédéral du 29 mai 2012 clarifie les choses: aucune licence ni même inscription auprès de la FIFA (Fédération internationale de football association) n’est nécessaire. L’information figure sur une notice du service juridique de GastroSuisse, la faîtière de l’hôtellerie-restauration.
En revanche, il faut obtenir une autorisation de la SUISA, la Coopérative suisse des auteurs et éditeurs. Plusieurs cas de figure existent. Les établissements exploitant déjà un ou plusieurs téléviseurs de taille normale devraient avoir conclu auparavant avec la SUISA un contrat régulier dit «TC 3a» (ambiance de fond). Pour eux, c’est simple: ils peuvent diffuser les matches du Mondial sans autre, dans le cadre de leur redevance SUISA habituelle. Ceux qui voudraient exploiter un écran juste durant le Mondial peuvent obtenir une redevance mensuelle. Pour les écrans d’une diagonale supérieure à 3 mètres, c’est le tarif TC 3c (public viewing) qui s’applique, variable selon la taille de l’écran. Si une rémunération est perçue (entrée, majoration des boissons, etc.), les tarifs sont adaptés.
Enfin, GastroSuisse rappelle que toute réception d’une émission, y compris le Mondial, doit être annoncée à Billag. A bon entendeur! JnG

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