Par Xavier Schaller

«Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts.» C’est avec ces mots d’Isaac Newton que Jean-Pierre Doutaz, syndic de Gruyères, a salué la nouvelle passerelle métallique reliant son village à Broc. Il a relevé, comme son homologue brocois Stéphane Sudan, la beauté de l’ouvrage.
«Une réussite technique, réalisée dans un délai admirable, a applaudi Jean-Pierre Doutaz. Comme quoi il est parfois possible d’obtention des permis de construire rapidement.» Cinq mois seulement se sont écoulés entre la confirmation du mandat à l’entreprise Stephan SA, à Givisiez, et la réouverture. «Nous tenions à ce que la Course des trois ponts puisse avoir lieu normalement.»
Les deux assemblées communales ont accepté le projet à l’unanimité, «moins une voix à Gruyères, selon le syndic, la voix du bois.» Selon Yves Schorderet, conseiller municipal brocois en charge du dossier, des offres ont été demandées pour des réalisations tant en métal qu’en bois. «Mais la passerelle métallique permet d’économiser 25% et vieillira mieux.» C’est d’ailleurs la dégradation biologique du bois qui avait amené la fermeture du précédent ouvrage, en décembre 2013.
Jürgen Hain, de l’entreprise Stephan SA confirme: «Le montage s’est fait sans soudure, si bien que les tubes ont pu être zingués à l’intérieur et à l’extérieur. Cette passerelle devrait tenir cinquante ans sans problème, j’espère cent.» L’entreprise a réalisé le projet de A à Z. «Les mandataires nous ont laissés très libres, tant pour les choix techniques qu’esthétiques. C’était un des charmes de ce défi.»
Il y a 15 ans, les Entreprises électriques fribourgeoises avaient participé au financement du pont, car il accueillait une ligne électrique moyenne tension. Bien que la ligne passe maintenant sous la rivière, Groupe E a accepté de sponsoriser le nouvel ouvrage. Les 360000 francs de travaux ont ainsi été répartis à parts égales entre la commune de Broc, celle de Gruyères et l’entreprise.