PAR FRANCOIS PHARISA

Au volant de sa monoplace Lola B, Eric «Bergus» Berguerand a survolé la 32e édition de la course de côte La Roche-La Berra, disputée ce week-end. Grâce à un chrono de 3’29’’89 (addition des deux manches) et des pointes de vitesse à près de 210 km/h, le pilote de Martigny a relégué ses deux plus sérieux concurrents, le Bernois Christian Balmer et l’Argovien Simon Hügentobler, à plus de dix secondes au classement scratch. Cette troisième victoire en autant d’épreuves courues conforte son hégémonie sur le championnat de Suisse de la montagne 2014.
«Ce relatif manque de concurrence ne me pose pas de problème, commente le vainqueur du jour. Je roule contre la montre et non contre les autres. Le niveau global a tout de même considérablement augmenté depuis une quinzaine d’années. C’est terminé, les pilotes du dimanche qui sortent leur voiture une à deux fois l’an. Chaque bolide est désormais minutieusement préparé et aucun détail n’est laissé au hasard.»
Le record de la montée (1’41’’13), établi l’an dernier par Joël Volluz, n’a toutefois pas été menacé. La faute à des soucis de pneumatiques récurrents et à une piste capricieuse, qui a souffert de la température ambiante. «En première manche, j’ai été freiné par des pneus beaucoup trop tendres, poursuit le Valaisan de 39 ans. J’ai alors opté pour des modèles plus durs en seconde manche, mais cela n’a rien changé ou presque. Je vais toucher un mot à mon fournisseur. Mais il faut dire que ce soleil de plomb n’a rien arrangé. La piste était très glissante. Au moment d’aborder les virages en épingle, j’ai quasiment dû bloquer les roues pour éviter de partir dans le décor. Il faisait bien trop chaud pour espérer titiller le record.»

R. Winiger à son avantage
Le sociétaire de l’Ecurie Sporting Romont Richard Winiger a lui aussi eu droit à son lot d’ennuis et tracas mécaniques à bord de son Honda Civic Type R, qu’il bichonne depuis quatre ans. «Je suis tombé en panne samedi matin durant les essais pour la course régionale, explique le pilote de Nierlet-les-Bois. C’est l’allumage qui posait problème. Aujourd’hui, avec cette chaleur, j’ai dû procéder à plusieurs changements de pneumatiques pour finalement trouver le bon ajustement.»
Ce carrossier de profession a avalé les 3,4 km du tracé en 2’07’’13 (4’14’’55 sur les deux manches), son record à La Berra, obtenant ainsi la troisième place d’une catégorie E1 2000 cm3 particulièrement disputée avec plus de vingt pilotes au départ.
Surtout, ce résultat lui permet d’asseoir sa domination sur le championnat fribourgeois des courses automobiles: «J’ai été à l’arrache aujourd’hui. J’ai même coupé une chicane pour grappiller quelques secondes. C’était important pour moi d’engranger le maximum de points ce week-end. La prochaine manche se déroule à Anzère, tracé qui m’est moins familier. Cela s’annonce donc délicat.»
Toujours pour le compte du championnat cantonal, Jonas Magnin (Ecurie Sporting Romont) a devancé d’une petite seconde son coéquipier Fabrice Winiger ainsi qu’Hervé Villoz, du Gruyère Racing Team.    
L’expérimenté Yannick de Siebenthal (Ecurie des Lions d’Attalens) s’est lui aussi mis en évidence, en réalisant un temps de 4’08’’11.

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Un monstre de 770 chevaux
Annoncée comme l’attraction du week-end, l’Audi Quattro du Bulgare Niki Zlatkov a ravi les amateurs de gros moteurs. Ceux-ci s’étaient massés sur la ligne de départ pour ne rien rater des prouesses des 770 chevaux du mastodonte. Malgré la puissance de son bolide, cet habitué des championnats d’Europe n’a pu battre le record de la montée en catégorie voitures fermées, toujours détenu par Bruno Ianniello en 1’54. «Je suis tout de même satisfait de ma performance (1’56), précise le pilote qui arpente les courses de côte depuis près de vingt ans déjà. Ce n’est jamais aisé de concourir sur un circuit qui vous est inconnu. Cette course était avant tout une bonne occasion pour m’entraîner en vue de la prochaine manche du championnat d’Europe de la montagne, les 12 et 13 juillet, en Autriche. Je n’ai pas hésité à répondre favorablement à l’invitation des organisateurs et à parcourir les 1300 km séparant Sofia de la Gruyère, en compagnie de ma femme et de deux mécaniciens. Je ne suis pas déçu. Rouler dans un tel cadre a été magnifique. J’espère revenir l’année prochaine.» fp