Par Sophie Roulin
Le site de l’arsenal de Bulle sera essentiellement destiné à de l’habitation. Un peu plus de six mois après son rachat par la société City West – derrière laquelle on trouve Antonio Carrisi, Jean-Bernard Buchs et Privera SA – on en sait désormais un peu plus sur l’avenir de cette importante surface de près de 50000 m2.
«L’optique est résidentielle plutôt que commerciale», indique en effet Jean-Luc Papaux, représentant des nouveaux propriétaires. Trente-huit appartements, situés dans le bâtiment longiligne qui a été coupé en deux, sont d’ailleurs déjà en vente sous le nom de Jardins de la Pâla.
Au moment du rachat du site à l’armée en 2010, le promoteur français Michel Cailleau avait imaginé un développement diversifié de l’endroit (La Gruyère du 12 janvier 2012). Il prévoyait la construction d’un EMS et d’un centre de rééducation cardiovasculaire, la création d’un appart’hôtel ainsi que l’installation d’un centre ludo-sportif dans la halle Landi.
EMS et hôtel à la trappe
Que reste-t-il de ces projets? «Nous savons que la halle Landi, protégée, devra rester, répond Jean-Luc Papaux. Mais, pour l’heure, il n’existe pas de projet de réaffectation de ce bâtiment. Pour ce qui est de l’EMS, de l’hôtel et du centre cardiovasculaire, ils ne font pas partie des perspectives envisagées par City West. Nous misons sur l’habitat, que ce soit de la vente en PPE ou de la location.»
Jusqu’ici, le gros travail du nouveau propriétaire a été de reprendre le chantier, laissé en souffrance en raison des difficultés financières essuyées par Michel Cailleau. «Nous avons évacué les gravats et réaménagé le site pour le rendre plus agréable à ceux qui l’occupent déjà, note Jean-Luc Papaux. Aujourd’hui, nous sommes contents de pouvoir commercialiser ces 38 appartements.»
Quant au calendrier des étapes à venir, il n’a pas encore été défini. «La volonté de City West est de valoriser rapidement les terrains à disposition, souligne Jean-Luc Papaux. Nous sommes actuellement en pleine analyse, afin de connaître les demandes du marché.» Les questions étant de savoir combien d’appartements vont être réalisés et de quelle grandeur. Le représentant des nouveaux propriétaires imagine que les prochaines mises à l’enquête pourraient intervenir en 2015.
Mixité incontournable
Le plan d’aménagement de détail (PAD), qui a été approuvé début juin par le canton, devra-t-il être revu? «Le PAD définit essentiellement les périmètres d’implantation des futures cons-tructions, relève Jean-Luc Papaux. On l’a repris et on est en train de l’étudier en détail pour voir s’il est nécessaire d’y apporter des modifications.»
Rappelons que le site de l’arsenal figure au plan directeur de la ville comme un site stratégique et qu’il est classé en zone péricentrale I. Ce qui implique une mixité entre habitat, services, artisanat…
«Nous travaillons actuellement avec les nouveaux propriétaires pour compléter le dossier et analyser les éventuelles modifications», indique Eric Pichonnaz, architecte de ville. Et de rappeler que le PAD est un outil d’aménagement mis à l’enquête par la commune, ce qui signifie que cette dernière l’approuve également «Le PAD actuel mentionne une mixité, avec notamment un EMS et un hôtel. Si les propriétaires veulent développer d’autres cho-ses, ils devront les proposer à la commune.»
Selon l’architecte de ville, le site stratégique de l’arsenal devra inclure des affectations d’intérêt public et pas seulement des habitations. «J’imagine très mal qu’il n’y ait pas de mise à jour du PAD.»
Pourquoi pas une école?
Alors qu’elle figurait dans le tout premier projet envisagé par Michel Cailleau sur le site de l’arsenal, avant de disparaître, l’implantation d’une école apparaît à nouveau. «La ville est à la recherche des endroits où elle pourra en construire, indique Jean-Luc Papaux, représentant des nouveaux propriétaires de l’arsenal. Elle nous a approchés, comme les autres promoteurs de la place.» Le syndic Yves Menoud confirme, sans apporter plus de précisions.
«Une école fait effectivement partie de la mixité possible dans une zone péricentrale I», relève pour sa part Eric Pichonnaz.Car, même si le site compte déjà un certain nombre d’entreprises et d’artisans, l’architecte de ville ne conçoit pas que les bâtiments à construire puissent être purement résidentiels. «Actuellement, je n’ai pas de réponse à la question: y aura-t-il une école sur le site de l’arsenal?» conclut Jean-Luc Papaux.
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