Les communes de La Roche et Pont-la-Ville pansent leurs plaies

| mar, 07. juin. 2016

Pour le troisième jour consécutif, Rochois et Villapontains s’activent au déblaiement des gravats, conséquences des intempéries de samedi. Prise au piège dans un sous-sol, une personne l’a échappé belle.

PAR FRANCOIS PHARISA

Syndic de Pont-la-Ville, Michel Bapst n’en revient toujours pas. «Sur les hauts du village, il est tombé 50 litres d’eau au mètre carré en vingt minutes! Comme une vision de fin du monde», s’étonne-t-il encore deux jours après les faits.
Samedi, aux alentours de 15 h 20, le ciel est tombé sur les habitants de La Roche et de Pont-la-Ville. Pendant une bonne trentaine de minutes, des trombes d’eau se sont abattues sur les deux communes. Un orage très localisé. «Une bande nuageuse d’environ 500 mètres de large pour 2 kilomètres de longueur s’est crochée au-dessus du massif de la Combert», décrit Stéphane Gaillard, chef du corps des sapeurs-pompiers de La Roche/Pont-la-Ville. Treyvaux, village voisin, a lui été épargné.
L’eau s’est donc rapidement accumulée sur le plateau de La Praz, au-dessus de la Combert, donnant naissance à plusieurs ruisseaux, qui ont dévalé les flancs de la colline, fonçant sur Pont-la-Ville et La Roche. Situé en contrebas, à proximité de la déchetterie de La Roche, le quartier du Steckel est le plus touché par ces intempéries d’une rare intensité. Charriant gravats, troncs d’arbres et branchages, les ruisseaux torrentiels se sont déchargés contre les habitations.
De l’autre côté de la butte, à Pont-la-Ville, les quartiers de La Gotta et du Pré-du-Grenier ont payé un lourd tribut. De nombreuses maisons ont été inondées, y compris quelques habitations au centre du village. «Mais dans notre malheur, nous avons eu beaucoup de chance, raconte Michel Bapst. Coincée dans un sous-sol par la montée des eaux, une personne a pu s’extirper de justesse par un saut-de-loup…» Selon le syndic, il faut remonter à 1953 pour retrouver de tels événements dans la commune.
Au total, 26 pompiers du corps local, suppléés par 14 membres du Centre de renfort de la Gruyère, sont intervenus. «Nous avons visité 40 habitations», précise Stéphane Gaillard, qui insiste sur la difficulté de prioriser les tâches lors de ce type d’événements. Divers accès routiers ont d’abord été rétablis. Le Foyer St-Joseph a été sécurisé. Puis, les unes après les autres, les caves et sous-sols inondés ont été vidés.
Une quinzaine d’aspira-teurs, des pompes immergées, deux motopompes (tournant à 1500 litres par minute) ont notamment été nécessaires. Jusqu’à 1 h, les pompiers n’ont pas ménagé leurs efforts.


L’armée en renfort?
Hier, l’heure était bien sûr encore au déblaiement des gravats, «parfois gros comme des machines à laver», illustre Joël Brodard, syndic de La Roche. Dans le quartier du Steckel majoritairement. «Le travail avance, mais nous avons besoin de machines», ajoute le Rochois. Il précise qu’un responsable de la protection civile doit venir, ce mardi matin, dresser un état des lieux. «Il pourrait alors être décidé d’appeler des hommes en renfort, voire l’armée, la seule à posséder les machines nécessaires.»
De nombreuses routes, dont les bordures ont été rongées, réclament également une attention particulière. Endommagée, celle de la Gruyère, reliant La Roche à Pont-la-Ville, restera fermée jusqu’à ce jeudi, vers 18 h, rappelle la police cantonale.


Pas d’estimations chiffrées
A combien se chiffrent les dégâts? Joint hier par téléphone, Grégoire Weiss, chef du département assurances de l’Etablissement cantonal d’assurance des bâtiments (ECAB), n’osait pas se risquer à des estimations. «La commission d’estimation du district est en train d’évaluer les dégâts, explique-t-il. Et nous recevons encore des appels de propriétaires réclamant un constat. Nous en saurons plus ces jours prochains.»
A Romont et à Sorens aussi, des dégâts d’eau ont été signalés. Dans la commune gruérienne, une vingtaine de pompiers ont été mobilisés dans les zones du Plan-des-Marais et de Sur-la-Scie principalement. «Une dizaine de privés ont fait appel aux pompiers», relate Stéphane Ropraz, syndic. Le ruisseau de Malessert a également débordé en divers endroits, provoquant des dégâts sur la route communale.

 

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