La Bulgarie, un déclic pour Simon Gremaud

| jeu, 15. sep. 2016

Dimanche dernier, Simon Gremaud a fait le voyage en Bulgarie pour participer aux Mondiaux de course en montagne. Le Riazois de 18 ans, rentré avec une 42e place chez les juniors, a acquis une certitude: il veut mettre la priorité sur la course en montagne. Avec l’envie de revenir sur la scène internationale.

PAR QUENTIN DOUSSE

Il suffit d’une rencontre pour s’en rendre compte. Réservé, humble et presque gêné de l’intérêt que La Gruyère lui a porté, Simon Gremaud n’est pas de ceux qui aiment se mettre en avant. «Il avance prudemment, mais sûrement», confirme Sébastien Gonzalez, son entraîneur. Le week-end dernier, le Riazois de 18 ans a d’ailleurs fait un bond intéressant pour son évolution. En Bulgarie, il a en effet étrenné son premier maillot rouge à croix blanche, à l’occasion des championnats du monde de course en montagne.
Sa 42e place finale dans la course juniors? Une satisfaction plutôt que des regrets aux yeux de l’intéressé (lire ci-dessous), qui retient avant tout l’aventure internationale. «C’était mon objectif de la saison et, par la même occasion, un rêve qui se réalise. L’expérience s’est révélée incroyable et j’ai beaucoup appris au contact des cinq autres coureurs élites de l’équipe de Suisse. Je n’ai maintenant qu’une seule envie: utiliser cette course pour progresser et goûter à nouveau à une compétition de calibre international.»


Le polyvalent s’est trouvé
Du périple bulgare, Simon Gremaud a ramené des souvenirs et également une certitude, celle de vouloir faire de la course en montagne sa spécialité. Car le jeune homme a jusque-là fait montre d’une polyvalence à toute épreuve: tantôt l’a-t-on vu sur la piste de Bouleyres, où il remportait fin août le titre fribourgeois de 5000 m chez les juniors (17’14), tantôt guer­roie-t-il sur la neige en ski-alpinisme ou encore sur le bitume, dans quinze jours à Morat-Fribourg. «Cette sélection aux Mondiaux m’a décidé, avoue le Gruérien. Je continuerai toutefois la route, pour garder la base de vitesse, et le ski-alpinisme l’hiver, pour changer d’environnement. Mais la course en montagne sera ma priorité.»
Ce gabarit «de poche» – 1,69 m pour 60 kilos – reste le premier conscient de sa marge de progression. «J’ai pu m’apercevoir du gouffre énorme qui me sépare des premiers juniors en Bulgarie, par exemple. Je dois encore améliorer ma vitesse au plat, tout comme les descentes.» Le Châtelois Sébastien Gonzalez, qui le suit depuis trois saisons, a vu Simon Gremaud se bonifier de jour en jour. «Cela fait deux ans qu’il me surprend par ses progrès, souligne le coach. Il s’entraîne toujours avec le même plaisir et je pense que cette sélection peut lui amener davantage de confiance et lui permettre de franchir un nouveau cap.»
Le collégien, qui aspire à un avenir de professeur de sport, sait que la prochaine saison – sa dernière chez les juniors – sera importante sinon décisive. Ne comptez toutefois pas sur lui pour se mettre plus de pression qu’il n’en faut, le jeune homme est d’abord un épicurien de la course à pied. «J’aime travailler aux sensations, pas uniquement avec les chiffres. La montagne, c’est autant une passion que mon terrain de jeu. Alors, à chaque fois que je m’y trouve, je suis forcément content. Dans ce milieu, j’ai plaisir à me battre contre moi-même pour aller toujours plus vite.» Avec, comme première récompense, la Bulgarie.

 

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«Rien n’est jamais acquis»


Dimanche dernier, au menu bulgare, une montée sèche de 7,3 kilomètres pour quelque 700 mètres de dénivelé. Dans la région de Sapareva Banya, à 70 km au sud de la capitale Sofia, Simon Gremaud partait dans l’inconnu pour son baptême du feu international. D’où une course menée «en bon Suisse», avec un départ prudent comme consigne principale de la part du coach national.
«Le peloton de tête est parti trop fort, je ne voulais pas le suivre au risque de me griller après trois kilomètres. J’ai eu besoin de dix minutes pour prendre mon rythme. On s’est tiré la bourre durant toute la course avec un Allemand et un Roumain. La dernière partie, très raide et caillouteuse, m’a permis de gagner du terrain sur mes adversaires. Au final, je pense que j’ai bien réparti mon effort», raconte le seul junior helvétique en lice. La ligne d’arrivée, Simon Gremaud l’a franchie après un peu plus de 42 minutes d’effort, en 42e position (sur 61 classés).
Sans objectif chiffré au départ, le Gruérien a ainsi profité de vivre pleinement l’expérience internationale. «La densité et la qualité des coureurs m’ont impressionné», ajoute-t-il, faisant allusion notamment au podium 100% ougandais qui a écrasé l’épreuve. «Cette première avec le maillot national est un bon début, mais rien n’est jamais acquis. Pour revenir en équipe nationale, l’an prochain, il faudra à nouveau me battre et prouver mon niveau. Je sais que tout repart de zéro, dès aujourd’hui.» Le défi est donc de taille pour l’espoir riazois, s’il entend représenter de nouveau le pays hors de nos frontières. QD

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