La deuxième édition du rendez-vous Entre toi et l’entreprise s’est déroulée mardi et mercredi soir à Bulle. A Ebullition, une trentaine de futurs apprentis ont effectué des entretiens d’embauche sous forme de speed dating. Cette formule semble satisfaire autant les entreprises que les ado-
lescents.
Par Valentin Castella
La lumière est tamisée. Une musique de fond accompagne une quinzaine
de jeunes garçons, tous regroupés dans un coin, à attendre les instructions. Agés de 14 à 17 ans, ils sont présents à Ebullition pour participer à la deuxième édition de la manifestation Entre toi et l’entreprise. Un rendez-vous mis sur pied par le Service de la jeunesse de la ville de Bulle, les cycles d’orientation de la Gruyère, la Fédération patronale et économique (FPE) et le réseau d’entreprises formatrices Ref-flex, qui vient en aide aux jeunes apprentis.
Mardi et mercredi soir à Bulle, près de 35 futurs apprentis au total provenant de la Gruyère ont participé à un speed working. Comme lors d’un speed dating, les jeunes sont confrontés, à plusieurs reprises durant douze minutes, à un patron ou à un spécialiste du recrutement. Des professions comme carreleur, électricien, maçon, menuisier, graphiste ou peintre sont représentées. «Lors des inscriptions, les élèves ont sélectionné trois métiers, explique Maxime Pasquier, chef du Service de la jeunesse. Avec l’aide de la FPE, nous avons ensuite regroupé les requêtes et demandé à différentes entreprises de la région de prendre part à ce rendez-vous.» Plus d’une vingtaine de responsables ont ainsi rencontré des jeunes en recherche d’emploi qui avaient deux objectifs: s’entraîner à l’art de l’entretien d’embauche et, pourquoi pas, décrocher une place de stage.
Des jeunes bien entraînés
Pour cela, ils ont bénéficié d’une formation au préalable, durant laquelle ils ont appris quelques règles à suivre, comme bien se présenter, parler correctement, regarder son interlocuteur dans les yeux, connaître ses qualités et ses défauts. Autant de réponses que les intéressés ont formulées parfois avec une certaine aisance, à l’image de David. «Je m’attendais à un exercice plus difficile et à me montrer plus timide, explique-t-il. Mais ça va. Je m’en sors plutôt bien et j’arrive même à analyser les questions des patrons, pour voir si je pourrais être embauché.»
Face au monde du travail
Face à Michel Jordan, directeur de Sassi carrelages Bulle SA, il est parvenu à obtenir un numéro de téléphone. «Je pense donc avoir réussi mon entretien», sourit l’adolescent. Mathieu dit qu’il a appris «deux ou trois trucs». «Je ne connaissais pas bien certains métiers. Maintenant, je sais un peu plus à quoi m’attendre.» Laurent, lui, a découvert que les menuisiers n’étaient pas uniquement en contact avec le bois. «Ils font plein d’autres choses.»
Si certains ont fait bonne figure et même séduit des «patrons», comme les appellent les adolescents, d’autres se sont montrés plus timides ou moins inspirés. Mais tous semblaient faire preuve de bonne volonté. «Ces soirées sont importantes pour ces jeunes, car c’est maintenant qu’ils doivent trouver un emploi, reprend Maxime Pasquier. Se retrouver face au monde du travail leur permet de prendre conscience qu’il est temps de se préoccuper de leur avenir.»
Moins stressés, les «patrons» ont également apprécié ces deux soirées. «J’étais déjà présent en 2015 et je trouve que, ce soir, les jeunes sont mieux préparés, analyse Michel Jordan. C’est important que les entreprises ouvrent leurs portes et offrent la possibilité de faire découvrir des métiers. C’est pour cette raison que je suis là aujourd’hui. De plus, cela nous permet de découvrir certains adolescents.»
Représentant le métier d’électricien, Jean Nicod, du Groupe E, dit qu’il est important pour sa société d’être présente. «Nous avons ainsi la possibilité d’expliquer tout ce que l’entreprise propose comme formations. C’est également l’occasion de promouvoir nos
différents métiers et l’apprentissage en général.» Un message relayé par Mathieu Fehlmann, directeur adjoint de la FPE: «Il est important que les jeunes se rendent compte que les patrons n’ont pas tous suivi le cursus universitaire et que beaucoup ont commencé par un apprentissage.»
Autre point positif relevé par Jean Nicod: l’ouverture d’esprit: «Etant donné que les jeunes arrivent face à nous sans C.V., chacun bénéficie des mêmes chances.»
En 2015, quelques stages et même deux places d’apprentissage avaient été décrochés grâce à cette première édition. En sera-t-il de même cette année? Peut-être, tant les jeunes se sont montrés appliqués et concentrés.
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