Agé de 21 ans, Vinicius Stauffer lance l’Ecole de cor des Alpes de la Jogne et de la Gruyère. Samedi,
quatre cornistes en herbe ont participé à une séance d’information et d’initiation, à l’école de Charmey.
Par Xavier Schaller
Sous les combles de l’école de Charmey, quatre cors des Alpes ont résonné en chœur samedi soir. Pas de quoi émerveiller les adeptes de cet instrument, puisque trois des musiciens sont des débutants. Ils ont répondu à l’invitation de Vinicius Stauffer, qui lance l’Ecole de cor des Alpes de la Jogne et de la Gruyère.
Jade Pugin, 13 ans, est venue de Grandvillard avec ses parents et un instrument Bernatone flambant neuf. «Après avoir pratiqué le violon durant trois ans, je me suis mise au cor des Alpes.» William Cuérel, du groupe L’Echo des Vanils, lui a donné des leçons durant une année et demie. «Il n’avait plus trop le temps pour les cours. Et j’ai envie de jouer dans un ensemble.»
Lorsque Vinicius Stauffer a commencé le cor, en 2009, il a été confronté à ce genre de problème. «Je n’avais pas trouvé de prof dans la région.» Durant trois ans, il a fait les trajets jusqu’à Payerne, chez Norbert Clément. Il a ensuite intégré le groupe de ce dernier, l’Ensemble romand. «Norbert Clément m’a dit: “Toi, tu prendras un jour ma relève.” Comme l’Ensemble romand a cessé ses activités l’an passé, j’ai décidé de me lancer.»
Foot américain et cor
Emmet Williamson a amené un antique cor Stocker, en deux parties, prêté par un ami. Mais que fait un Américain de 72 ans dans un cours de cor des Alpes? «Je viens de Washington DC, de Genève et de Broc. Je veux tout faire avant de quitter cette terre.» Encore faut-il en avoir le temps. Les jours de répétitions choisis, un jeudi et un samedi par mois, sont peu compatibles avec son activité de coach de football américain. «Je vais voir si je peux m’arranger. Mais ce sera difficile.»
Adepte de la méthode Molnar, Vinicius Stauffer propose des leçons de trois heures, en groupe. «Je ne prétends pas être un pro de chez pro. Je suis un passionné qui veut transmettre sa flamme», expose cet étudiant en histoire, géographie et français à l’Université de Fribourg. Pour acquérir des bases pédagogiques, il va suivre en novembre la formation de moniteurs organisée par l’Association romande des yodleurs, qui supervise les activités des yodleurs, des cornistes et des lanceurs de drapeau.
Liam Genoud, 10 ans et demi, a repéré l’annonce parue dans l’Echo Val-de-Charmey. Il est venu de Cerniat en compagnie de son père. «J’aime bien le cor des Alpes, alors je viens voir.» Vinicius Stauffer lui a prêté son instrument pour qu’il joue ses premières notes. Avec un plaisir évident.
Après quelques tâtonnements, le garçon a produit un son étonnamment pur. «Le cor des Alpes n’est pas un instrument très technique, concède Vinicius Stauffer. Mais je mets un point d’honneur à former des musiciens et pas de simples souffleurs.»
Quant au quatrième participant, c’était Christophe Valley, directeur de l’Office du tourisme de Charmey. «Quand je suis arrivé, il y a cinq ans, je me suis acheté un cor des Alpes et j’ai suivi des cours durant six mois. C’est maintenant l’occasion de vraiment apprendre à jouer.»
Les premiers exercices ont permis à Vinicius Stauffer de déterminer le niveau de chacun. Sans surprise, Jade Pugin a une grosse longueur d’avan-ce. De quoi inquiéter l’adolescente. «Pendant que les autres travailleront leurs fondamentaux, tu pourras jouer des piè-ces plus difficiles avec moi», l’a rassurée le jeune professeur. Avec trois inscrits en fin de soirée, il peut poser les bases d’une formation.
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