… sur les fleurs en cœur du petit poirier. Je reste là, statique dans le mouvement électrique des insectes. Ils ont le réveil impérial, une course au soleil, une danse à la vie, pendant que je reste sidérée par la beauté des grappes de lumière. Comment quitter la grâce?
Je vis dans toutes mes cellules le tanka de Ki no Tsurayuki, poète japonais du premier millénaire. Je suis aspirée par cette sublime perfection. Du prunier au poirier, bientôt le cerisier, le mirabellier, les pommiers sous peu. Il y a de quoi faire la grève du mouvement pendant un mois, concentrée uniquement sur l’indicible magnétisme des arbres en fleurs. Le seul mouvement permis a été, dans l’urgence, de couper des bûches en deux, d’y faire des trous (avec une mèche de 7 et de 8), de relier les bûches par un fil de fer,…