L’un de mes amis vient d’Afghanistan, pays de la panthère des neiges, des bouddhas de Bamiyan, pays de Massoud, avant d’être celui de l’opium, des bombes et des turbans noirs. Il a débarqué en Gruyère en 2015. Son rafiot s’est échoué à Broc, aux portes d’une maison triste qu’on appelle centre d’accueil.
En 2015, on parlait aussi de vague, mais pas de pic. Ce gars-là s’est débrouillé pour garder la tête hors de l’eau quand beaucoup d’autres se sont noyés.
Très vite, il s’est acheté un smartphone rutilant. Ça lui a coûté une blinde. Il y en avait pour plusieurs semaines d’aide sociale. On le voyait en ville, rivé sur son Samsung ou brassant l’air à la recherche d’une onde wi-fi. Presque tous les demandeurs d’asile ont un smartphone haut de gamme. Et les braves gens s’étonnent. Comme ils…