Je pose mon oreille…
… sur l’île aux primevères, et m’endors. Comme une souche, déposée entre les racines de trois vieux arbres entremêlés, peut-être des hêtres, accrochés à ce bout de terre qui s’amenuise sous les emportements de la rivière. Qu’est-ce que l’on entend encore lorsque l’on s’endort?
J’entraperçois un étrange portail de bois, quelqu’un tente de le pousser. Un enfant peutêtre. Avant de réussir à l’ouvrir, une multitude de drôles de choses flottantes volettent autour de sa tête. Je ne sais pas si elles parlent, mais elles l’assaillent de questions: quelle odeur, un pissenlit? et le chant de la chouette, a-t-il une odeur? et le goût de l’aïl des ours, et le ballet des canards, les truites qui poussent sous l’eau, l’eau fraîche sur la peau, le soleil qui brûle, l’air qui…