Je pose mon oreille…
… sur des feuilles mortes qui craquent. Elles n’ont pourtant pas d’arthrose. Et il n’y a pas de gouttes de pluie qui s’abattent sur elles. Peut-être est-ce le sec – la terre a déjà bu les mètres cubes d’eau descendus du ciel – qui tord leurs nervures et les fait crépiter? Peut-être est-ce la cohorte d’insectes qui s’agitent en souterrain – j’aperçois des araignées noires qui filent comme le vent, des fourmis si affairées qu’elles ne cherchent même pas à m’attaquer quand je m’approche trop près d’elles?
Sur ce talus, ouvert pour laisser passer une route de cailloux, je photographie un soleil. Un tussilage qui se mange. Je ne le mange pas. Je préfère continuer ma route, suivre le sentier agricole de l’Intyamon qui remonte d’abord la Sarine depuis Estavannens, puis…