Romancier truculent, ancien taulard, Alphonse Boudard (1925-2000) a laissé de savoureuses chroniques: un recueil en réunit une cinquantaine et remet en lumière cet «écrivain bilingue, français-argot».
ÉRIC BULLIARD
Qui lit encore Alphonse Boudard? Son nom semble s’oublier peu à peu, comme ceux de ses potes Albert Simonin, Francis Carco, Louis Nucéra, autant d’écrivains qui maniaient la joyeuse langue de la rue. Alors que, de son vivant, il a connu le succès et deux des principales récompenses littéraires françaises: le Prix Renaudot en 1977 pour Les combattants du petit bonheur et le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1995 pour Mourir d’enfance. «Dans quelques années, si je ne suis pas tombé en quenouille, ce n’est pas l’Académie que je vise, mais le Prix Nobel de la pègre. Je…