Manu Larcenet adapte en bande dessinée le roman de Cormac McCarthy La route. Un voyage magistral au pays des cendres, où subsiste un ultime espoir, une dernière lueur d’humanité.
ROMAIN MEYER
Un homme et son fils poussent un caddie chargé d’objets indistincts. Le décor disparaît petit à petit. Les yeux ne portent pas, tout est flou. Les bâtiments éventrés s’alignent comme les cadavres d’une civilisation disparue. Les grues industrielles, oiseaux de proie géants, dominent ces lambeaux architecturaux, surveillent les ombres qui passent, les happent s’ils s’approchent trop, exposent leurs cadavres en autant d’avertissements pour ceux qui oseraient s’approcher. Aucun piaillement, aucun aboiement: les bruits, la vie ont disparu. Des cadavres momifiés traînent çà et là. Même les voitures…