Audrey et Nathan Goumaz ont brillé en famille au Concours national de solistes et quatuors de cuivre et percussion

| jeu, 11. avr. 2024
Audrey Goumaz aime jouer des morceaux lents et mélancoliques, alors que Nathan préfère les styles rapides. ANTOINE VULLIOUD

Audrey et Nathan Goumaz évoluent au sein de la fanfare de Châtonnaye L’Echo des Roches, ainsi qu’au Brass Band Fribourg (BBF). Rencontre avec le duo qui a brillé au Concours national de solistes et quatuors de cuivre et percussion à Lucerne.

THOMAS CHRISTEN

PORTRAIT. Les trophées sont minutieusement disposés sur la table du salon. Ils sont grands. A l’image de la réussite de l’altiste de Châtonnaye et de son frère euphoniumiste. Audrey Goumaz a été sacrée championne de Suisse junior toutes catégories, ainsi que championne de sa catégorie au Concours national de solistes et quatuors de cuivre et percussion. Nathan a lui aussi été couronné à Lucerne, fin mars, en remportant le titre de champion de Suisse cadet. Il a également terminé 3e de la finale toutes catégories.

«C’est surprenant! commente humblement la Glânoise de 18 ans. Nous ne nous attendions pas du tout à ces résultats.» Plus jeune de deux ans, le benjamin de la famille abonde, également le sourire aux lèvres, avant de compléter: «Nous avons énormément bossé pour le morceau du concours.» Les deux complices se croisent du regard. Leurs yeux brillent presque autant que les premiers prix qu’ils viennent de remporter.

Suivre le mouvement

Audrey et Nathan connaissent leur instrument à vent sur le bout des doigts. Ils ont tenté les premiers souffles dès l’âge de 6 ans, sous l’impulsion prudente de leurs parents. «Ce n’était pas évident de les accompagner et de les motiver lorsqu’ils étaient plus jeunes, mais nous ne les avons pas brusqués, ni mis la pression, se rappelle Vincent, le père. J’ai beaucoup joué avec eux et leur ai fait écouter de la musique très tôt.»

Les débuts ont même été frustrants pour les deux jeunes gymnasiens. «J’ai commencé par le cornet, comme beaucoup d’enfants, se rappelle Audrey. C’était plus pratique, et ma mère, Sandrine, tout comme ma sœur Marion, qui a 21 ans, en jouent. J’ai donc suivi le mouvement familial.» Avant qu’elle ne se rende compte de l’obstacle. «Je ne produisais quasi pas de son, c’est pourquoi j’ai changé pour l’alto une année plus tard.»

Pour sa part, Nathan n’a jamais lâché l’euphonium, mais concède la difficulté. «Le son n’était pas très beau. J’étais petit quand mon père, qui joue du tuba, m’a proposé mon instrument.» Et d’évoquer sa source première de motivation. «Tout le monde fait de la musique dans la famille, cela nous a aidés, alors que beaucoup de gens privilégient le sport.» Audrey précise: «Je ne suis pas certaine que nous aurions connu la musique de brass band si nos proches ne baignaient pas dans ce milieu.» Aujourd’hui, ils évoluent au sein de la fanfare de Châtonnaye L’Echo des Roches, ainsi qu’au Brass Band Fribourg (BBF). Audrey tutoie déjà les meilleurs. «Je suis au BBF A, le plus haut niveau national, ce qui était mon objectif, même si j’ai toujours préféré la fanfare.» Son frère, lui, s’entraîne avec l’ensemble formateur au BBF B. «C’est peu dire que nous sommes fiers de nos enfants», reconnaît Sandrine, leur mère.

Même si les deux ados ne travaillent pas les mêmes morceaux et de ce fait ne s’entraînent pas ensemble au quotidien, leur pratique est rassembleuse. «Parfois, nous jouons les cinq pour les grandsparents à des occasions comme Noël ou encore à l’église lors des enterrements», relève Audrey.

Concurrence féroce

Le chemin menant aux titres nationaux n’a du reste pas été évident. «Pour nous qualifier pour Lucerne, nous avons dû envoyer chacun trois minutes de vidéo de notre morceau de concours fin février», détaille Nathan. La clé? La patience. «Il a fallu trouver un bon endroit pour filmer, moi à la cave et Audrey en haut. Nous avons enregistré chaque jour deux vidéos pour être certains de dénicher la meilleure.»

«Nous nous entraînons souvent dans un local bien isolé à la cave pour éviter d’embêter les voisins», ajoute sa sœur. Avant d’avouer que les heures de travail sont nombreuses pour tenter de décrocher des résultats. «Nous jouons au moins une heure par jour à la maison, en dehors d’une répétition d’une durée de deux heures par semaine avec la fanfare et de deux autres de deux heures au BBF.»

Les deux musiciens ont sans cesse l’envie de s’améliorer. «Les concurrents à Lucerne étaient très bons, ce qui faisait un peu peur, mais nous voulons repousser nos limites», glisse Audrey. Et la prochaine étape? «En septembre, au Swiss Open à Lucerne, et en novembre, dans le cadre du championnat suisse des brass bands.» ■

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