Il y a tout juste cinquante ans, le Portugal sortait de la dictature grâce à la Révolution des œillets. Un coup d’Etat militaire et pacifiste que Joëlle Kuntz, alors jeune journaliste, a vécu de près.

ÉRIC BULLIARD

« Grândola, vila morena/ Terra da fraternidade…» (Grândola, ville brune/Terre de Fraternité). Dans la nuit du 24 au 25 avril 1974, à 0 h 20, la chanson de Zeca Afonso résonne sur les ondes de la radio Renaissance. C’est le signal convenu pour lancer le putsch contre le pouvoir salazariste, qui tient le Portugal sous sa dictature depuis quarante-huit ans. Au petit matin, la population rejoint l’armée, une jeune femme commence à distribuer des fleurs. Le coup d’Etat devient Révolution des œillets. En une journée, le pouvoir de Marcelo Caetano (qui a succédé à Salazar en 1968) est…