Trois amis sont à l’origine du récent Vesperos, Vespa club Gruyère, qui réunit aujourd’hui 18 adeptes du scooter italien. Rencontre avec ces amateurs pleins d’ambition pour leur club.

MAEVA CARREL

DOLCE VITA. Si vous apercevez quelqu’un poussant sa vespa le long de la Grand-Rue à Bulle, cela pourrait bien être Filipe Moreira, Marc Carrillo ou encore Jorge Coelho. Parce que, comme ils l’expliquent, «pas de vraie sortie à vespa sans panne». Avec leurs gilets en jean et leurs montures rutilantes, ces trois amis gruériens ont décidé de créer Vesperos, premier Vespa club en Gruyère.

L’association, fondée officiellement en novembre passé, regroupe aujourd’hui une vingtaine de membres. Marc Carrillo, l’un des instigateurs du projet, précise: «On avait l’idée en tête depuis quelque temps. Mais quand on a appris que l’assemblée générale des Vespa clubs suisses aurait lieu à Pringy en 2023, on y a vu un signe et on s’est lancé pour de bon».

Les trois Gruériens, anciens membres du Vespa club Fribourg, sont des puristes: ils aiment les vespas classiques et anciennes, en tôle véritable «avec le moteur deux temps qui fume», rigole Jorge, le mécanicien de la bande. Ce qu’ils souhaitent avec ce club, c’est attirer d’autres personnes partageant leur centre d’intérêt, de la région ou d’ailleurs. «On est ouvert à tous, nous, ce que l’on veut, c’est rouler, boire un verre, passer un moment convivial autour de nos vespas.»

Attrayant et varié

La vespa ne serait-elle donc qu’un prétexte pour passer un moment entre amis? Le président, Filipe Moreira, précise que les ambitions autour de la société sont bien présentes. Inspirés par ce qui se fait ailleurs dans le monde, les Vesperos aimeraient, dans le futur, organiser en Gruyère un meeting pour tous les adeptes du scooter italien. Mais pas question d’oublier les membres du club au profit de potentielles grandes manifestations.

Pour cette première saison, les trois fondateurs ont concocté un programme alléchant pour leurs adhérents et d’autres personnes intéressées. Cinq sorties sont déjà agendées, dont la première le 14 avril prochain, qui prévoit «un tour des buvettes d’alpage gruériennes». Filipe Moreira explique qu’avec leurs sorties et les images qu’ils partageront sur les réseaux sociaux, ils se verraient volontiers en «porte-drapeaux de cette belle région qu’est la Gruyère».

En plus des sorties, le groupe offre, dans son local à Farvagny – «malheureusement pas en Gruyère, mais avec vue sur la Gruyère», relève Filipe – un lieu où il est possible de venir bricoler son véhicule, où tout le monde peut s’entraider et partager ses connaissances.

A l’aventure à Vespa

Pour ne pas tomber dans le monotone, «les mecs au gilet», comme les appelaient leurs camarades du club fribourgeois, ne sont pas en manque de défis. Ils se voient volontiers partir à l’aventure avec leurs véhicules. «Nous ne voulons pas faire tous les dimanches la même balade», souligne Jorge.

L’un de leurs projets est d’ailleurs de rallier le cap Nord à Vespa, avec d’autres personnes. Tout cela en restant bien sûr dans une ambiance de dolce vita à l’italienne. Les fondateurs du club aiment à le rappeler: «La Vespa permet de voyager, de voir du pays, tout en profitant du moment. En plus, quand les gens nous voient sur nos véhicules, ça les fait sourire, ça rappelle des souvenirs à beaucoup.» ■

En Suisse depuis plus de septante ans

Couleurs vives, courbes élégantes, propriétés fonctionnelles et aérodynamiques… Née en 1946 en Italie, la Vespa – guêpe en italien – avait tout pour devenir une icône, voire un mode de vie. Le véhicule, synonyme de liberté et de confort, n’a pas tardé à piquer tout le monde de curiosité, voyageant même très rapidement jusqu’en Suisse.

Malgré son origine italienne, c’est bien à Genève qu’a lieu le premier rallye international de Vespa, d’après les archives du Vespa Club Suisse. En mai 1951, plus de 500 amateurs en provenance de toute l’Europe cheminent vers la ville du bout du lac sur leur véhicule.

A la suite de cet événement, inspirés par leurs voisins transalpins, des adeptes décident de fonder le Vespa Club Suisse, qui voit le jour en octobre 1952 à Zurich. Aujourd’hui, l’association chapeaute les 45 sociétés régionales, qui réunissent environ un millier de membres. Les différents clubs se rencontrent plusieurs fois par année lors de meetings un peu partout en Suisse et dans le monde.

Les instigateurs du Vespa Club Gruyère relèvent que les personnes intéressées par le véhicule italien sont aujourd’hui plus nombreuses qu’il y a une dizaine d’années. «Il est maintenant bien plus facile de trouver des pièces sur le marché, notamment par des échanges, plus fréquents.» MC